En plus de la détermination de la marge bénéficiaire pour les légumes secs : Vers le plafonnement des prix des viandes

03/10/2023 mis à jour: 21:25
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Comme mesure d’urgence, une autorisation spéciale a été délivrée pour l’importation des viandes - Photo : D. R.

Dans l’objectif d’assurer la disponibilité des produits de base sur le marché, le département du Commerce, en concertation avec celui de l’Agriculture, a mis en œuvre une série de mesures,  à travers le recours à l’importation des viandes blanches et rouges.

Au lendemain de la réunion du Conseil des ministres à l’issue duquel le chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune a appelé à la stricte mise en œuvre du plan de l’Etat pour organiser l’importation et assurer la disponibilité des différents produits, le directeur de la régulation et de l’organisation des marchés au ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, Samy Kolli, est longuement revenu sur le dossier  hier. Invité sur les ondes de la Radio nationale (Chaîne III) à se prononcer sur le sujet qui fait débat depuis l’été dernier  surtout après la hausse des prix des viandes  blanches et des légumes secs, le représentant du ministère du Commerce a fait part du renforcement des mécanismes de régulation du marché et de suivi des opérations d’importation.

Dans l’objectif d’assurer la disponibilité des produits de base sur le marché, le département du Commerce, en concertation avec celui de l’agriculture, a mis en œuvre une série de mesures notamment à travers le recours à l’importation des viandes banches et rouges. Ainsi, le ministère - qui a accordé au cours de cette année des autorisations d’importation pour un montant de plus de 6 milliards de dinars - prépare l’arrivée sur le marché national de grandes quantités de viandes respectivement 200 000 tonnes de viandes rouges et 100 000 tonnes de viandes blanches, «ce qui va faire sensiblement baisser les prix», a assuré M. Kolli.

Comme mesure d’urgence, une autorisation spéciale a été délivrée pour l’importation de 350 000 tonnes de viandes blanches. Une manière de mettre fin au déséquilibre entre l’offre et la demande sachant que la production nationale avoisine 40 000 tonnes pour les viandes rouges pour des besoins évalués à 60 000 tonnes, alors que pour les viandes blanches, le déficit est de 10 000 tonnes. Des données arrêtées après le recensement du cheptel effectué par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (MADR). Dans une deuxième étape, il est prévu le plafonnement des prix qui seront fixés une fois les quantités importées reçues.

Concernant les légumes secs dont les achats et la distribution sont exclusivement du ressort de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), le directeur de la régulation du ministère du Commerce a indiqué que cette mesure a suscité des résistances de la part des importateurs habituels. «Mais l’OACI assure cette mission  en dépit des difficultés», a précisé M. Kolli qui ajoutera que «538 points de vente, c’est insuffisant malgré l’apport des unités d’Agrodiv». Pour une meilleure organisation et une distribution équilibrée, il a été décidé d’impliquer de nouveau les réseaux des grossistes des principales places commerciales, à savoir  «Sétif (1012 grossistes), Semmar et Jolie-Vue (401), Chelghoum Laïd (59) et Mascara (47)».

De même qu’il est prévu le recours aux 70 conditionneurs identifiés à travers la plateforme et à plus de 200 distributeurs pour garantir la disponibilité des légumes secs sur le marché à un prix fixé par l’Etat. «La marge bénéficiaire sera également déterminée par voie règlementaire», a annoncé dans ce sillage M. Kolli. A noter que depuis le mois d’août jusqu’à aujourd’hui,  une quantité de 141 132 quintaux de légumes secs a été distribuée , selon la même source.

Le plus important est de continuer à travailler pour mettre en place «un réseau de distribution pérenne, dynamique et efficace». Dans ce cadre, un projet de texte pour encadrer la grande distribution sera prochainement en examen, selon M. Kolli. «Il faut faire la différence entre la consommation des ménages et celle des autres catégories», dira-t-il à ce sujet allusion faite à la nécessité de bien cibler les subventions.

En attendant, il s’agit pour le ministère du Commerce  d’obliger l’affichage des prix et d’agir  sur les circuits de distribution, avec l’utilisation des données récoltées au sein de la plateforme numérique de cartographie nationale du produit algérien. «Cette plateforme numérique a déjà permis d’identifier douze produits de première nécessité, tels que la farine, la semoule, l’huile, le sucre, les légumes secs ou encore le lait, pour lesquels l’ensemble des unités de production et des réseaux de distribution sont répertoriés», a expliqué le représentant du ministère du Commerce.

Ce qui  facilitera la détermination du taux de couverture de chaque producteur. Sur un autre plan, le secteur travaille actuellement sur l’encadrement de la concurrence et la lutte contre l’informel. Les missions de contrôle sur le terrain ont d’ailleurs permis de recenser de nombreuses opérations de vente sans facturation pour un chiffre d’affaires dissimulé de l’ordre de 38,85 milliards de dinars. Ce que le ministère du Commerce cherche à réduire à travers des mesures fiscales incitatives actuellement sur la table du gouvernement.


 

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