En grève depuis trois jours à Constantine : La marche des lycéens stoppée sur le viaduc Salah Bey

20/04/2022 mis à jour: 22:22
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La grève des lycéens dans la wilaya de Constantine se poursuit pour le troisième jour de suite. Elle commence à gagner de nombreux établissements scolaires. Hier, plus d’une centaine d’élèves ont déserté les classes pour organiser une marche improvisée vers le siège de la direction de l’éducation, situé au centre-ville. 

Les grévistes, issus des lycées de Tarek Ibn Ziad, Ahmed Bey, Ali Boushaba et Zighoud Youcef, se sont rassemblés dans la matinée dans la cité Sidi Mabrouk, avant d’entamer leur marche entourés de policiers. Un important dispositif sécuritaire a été déployé au centre-ville, en particulier devant la direction de l’éducation, afin d’éviter d’éventuels dérapages.

 En arrivant au niveau du viaduc Salah Bey (Transrhumel), les éléments de la police ont mené des négociations avec les élèves en colère, pour éviter la fermeture des routes, avant que les protestataires n’écourtent leur marche vers midi. Sans réussir à marcher vers la ville, les lycéens ont délégué cinq représentants qui ont été reçus dans l’après-midi par le directeur de l’éducation. 

Par ailleurs, ce mouvement de grève s’est propagé à d’autres lycées, à l’instar de celui à Didouche Mourad. Ce mouvement a débuté dimanche par les élèves privés de leurs bulletins du premier et deuxième trimestres, à cause du boycott administratif mené par le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste). 

Comme première action, les lycéens ont organisé des sit-in devant leurs établissements, brandissant des pancartes à travers lesquelles ils ont exprimé leur inquiétude. Une inquiétude qui a, à son tour, engendré l’escalade, face à la rétention persistante des notes par les enseignants affiliés au Cnapeste, mettant dans l’embarras les élèves et leurs parents qui ignorent les résultats de leurs enfants pour déterminer leurs carences pédagogiques. 

D’autres parents ont fait remarquer aussi que ce blocage, dû à un conflit entre les enseignants affiliés au Cnapeste et leurtutelle, est en train d’impacter les orientations pédagogiques de leurs enfants. De son côté, le Cnapeste maintient sa position, en particulier après la suppression de la prime de rendement des enseignants affiliés à ce mouvement. Cette sanction financière a été qualifiée de «mesure répressive». 

De nombreux enseignants ont estimé que par ces sanctions, les autorités sont en train de «jeter de l’huile sur le feu». Par ailleurs, Rabah Boudjahcha, coordinateur du Cnapeste à Constantine, a affirmé à El Watan que les notes ont été communiquées verbalement aux élèves et aux parents. Revenant aux revendications du Cnapeste, notons également «l’ouverture de postes budgétaires pour la promotion des enseignants en enseignant principal et enseignant formateur.

 La prise en charge des problèmes liés aux logements et aux œuvres sociales qui connaissent un véritable blocage sur certains volets». Pour rappel, un conseil national du Cnapeste est prévu pour ce week-end afin de décider des suites à donner à ce bras de fer.
 

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