Amnesty International a exhorté hier les Emirats arabes unis de libérer «immédiatement» dix prisonniers qui, selon l’organisation pour la défense des droits humains, sont détenus malgré l’expiration de la durée de leur peine de prison, rapporte l’AFP.
Les dix Emiratis font partie d’un groupe de 69 islamistes arrêtés en 2012 et condamnés en 2013 à des peines allant jusqu’à 15 ans de prison pour avoir formé une «organisation secrète» dans l’intention de «prendre le pouvoir».
Ces détenus, dont des avocats, des étudiants et des juges, sont accusés d’appartenance à l’association Al Islah, un groupe lié à la confrérie des Frères musulmans, classée organisation «terroriste» par les Emirats. «Ces hommes ont déjà passé dix ans derrière les barreaux pour avoir osé critiquer les autorités émiraties (...) et l’injustice se poursuit au-delà de la date tant attendue de leur libération», a indiqué Lynn Maalouf, directrice adjointe de l’organisation pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord dans un communiqué.
Lors de la condamnation des 10 Emiratis, Amnesty International a jugé le verdict «manifestement inéquitable», accusant les autorités de cette monarchie du Golfe de vouloir «faire taire toute forme de dissidence».
La Cour de sûreté de l’Etat, relevant du Tribunal fédéral suprême, a prononcé 56 condamnations à 10 ans de prison, selon l’agence officielle Wam. Le juge a également prononcé des peines de sept ans de prison à l’encontre de cinq accusés, et huit autres ont été condamnés à 15 ans de prison par contumace. Au total, 25 autres prévenus, dont 13 femmes, ont été acquittés lors du procès, qualifié comme étant le plus grand du genre de l’histoire du pays.