YouTube a indiqué vendredi mettre fin à sa politique de suppression des contenus véhiculant des fausses informations sur l’élection présidentielle américaine de 2020, provoquant l’ire de certaines organisations militantes.
«Nous allons arrêter de supprimer les contenus avec des affirmations infondées sur une fraude généralisée, des erreurs ou des problèmes survenus durant l’élection présidentielle de 2020», a déclaré la plateforme de Google sur son blog. «La capacité à débattre de façon libre d’idées politiques, même celles qui sont controversées ou basées sur des hypothèses fausses, est essentielle au fonctionnement d’une société démocratique, en particulier en pleine saison électorale», a-t-elle ajouté. YouTube avait mis en place en décembre 2020 ce règlement afin de lutter contre les affirmations infondées comme quoi l’élection présidentielle de novembre aurait été volée à Donald Trump en faveur de Joe Biden.
Ce changement dans la politique de modération des contenus de la plateforme, qui prend effet immédiatement, intervient au moment où les géants de la tech cherchent à trouver la bonne formule pour combattre la désinformation sans restreindre la liberté d’expression au sein d’un environnement politique plus en plus polarisé aux Etats-Unis. «Dans le contexte actuel, nous estimons que si la suppression de ce type de contenus permet de lutter contre la désinformation, elle peut aussi avoir pour effet involontaire de limiter le discours politique sans réduire de façon significative le risque de violence ou d’autres préjudices dans le monde réel», a poursuivi YouTube.
«La modération de contenus est une bonne chose pour le commerce et la démocratie. La fin du règlement de modération de YouTube concernant cette élection est dangereuse pour nous tous», a réagi de son côté Nora Benavidez de l’association Free Press. YouTube a «décidé d’opter pour la facilité en laissant à Donald Trump et ceux qui le soutiennent le champ libre pour mentir sans conséquences au sujet des élections de 2020», a aussi fustigé Julie Millican, vice-présidente de l’ONG Media Matters.
YouTube a précisé que ses autres règlements liés à la désinformation électorale, notamment l’interdiction des contenus induisant les électeurs en erreur ou incitant les gens à interférer avec le processus démocratique, étaient toujours en vigueur.