Education : Reprise scolaire sur fond de malaise

10/04/2022 mis à jour: 00:03
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Aujourd’hui, les quelque 11 millions d’élèves vont rejoindre les bancs de l’école pour le troisième trimestre. C’est la dernière ligne droite avant les examens officiels de fin d’année. 
 

En effet, après une petite dizaine de jours de vacances de printemps, les élèves reprendront le chemin de l’école. Un trimestre très court qui ne durera réellement que moins d’un mois et qui intervient dans une ambiance de déception des fonctionnaires quant aux changements sans effets réels du régime indemnitaire et du point indiciaire. 
 

«Nous sommes très déçus de ce changement très insignifiant sur le point indiciaire. Le moral des fonctionnaires, et ceux de l’éducation plus précisément est au plus bas. La colère par contre est à son pic. 

Pédagogiquement, les programmes vont bon train. Le taux d’avancement est appréciable. Toutefois, nous ne pouvons pas parler du taux de compréhension des élèves ou de leur degré d’assimilation. Il nous faut des études pour comprendre l’impact des allégements de programme sur le niveau des élèves», déclare Sadek Dziri, président de l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef). 

Pour lui, l’année est pratiquement terminée étant donné que dans moins d’une dizaine de jours, les devoirs surveillés vont commencer.La date est fixée au 20 avril. Les compositions commenceront 15 jours après, semaine du 1er mai et de la fête de l’Aïd El Fitr comprise. 
 

Pour Messaoud Boudiba, porte-parole du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste), la situation dans le secteur est marquée par le blocage. Les dernières décisions du gouvernement quant au nouveau barème lié à la grille des salaires font monter d’un cran les tensions dans le secteur en ébullition depuis le mois d’octobre dernier. «Ce trimestre est très court. Il se tiendra dans les mêmes conditions que ceux précédents. C’est plutôt la colère des fonctionnaires qui est démesurée. 

Nous nous attendions à des décisions d’apaisement mais ce n’est qu’un ingrédient de plus qui alimente la colère du front social», souligne le syndicaliste qui annonce que des assemblées générales du Cnapeste se tiendront dans les différentes wilayas du pays. Pour notre syndicaliste, «un retour à la grève à la veille des examens de fin d’année n’est pas à écarter». De nouvelles formes de protestation également. Cela s’ajoute au boycott administratif maintenu à travers le territoire national malgré les pressions du ministère de l’Education. 

Ce dernier avait décidé de priver les enseignants boycotteurs de leur prime de rendement. Cette attitude, considérée comme une nouvelle provocation, est selon le Cnapeste un «motif supplémentaire» pour le maintien de la pression des travailleurs et des enseignants et un argument qui les pousse à continuer dans la protesta. Il est à rappeler que le Cnapeste fait cavalier seul depuis le mois d’octobre dernier en menant une grève cyclique hebdomadaire actuellement gelée et un boycott administratif des travaux de fin de trimestre.

 Il réclame de meilleures conditions socioprofessionnelles, dont essentiellement une revalorisation salariale. 

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