Madjid Bougherra, le sélectionneur de l’équipe nationale des locaux, a privé des millions de téléspectateurs algériens de suivre la rencontre amicale Algérie-Ghana (0-0) comptant pour la préparation du Championnat d’Afrique des nations CHAN Algérie 2022. Selon des sources proches de la Fédération et de la Télévision algérienne, il aurait demandé et obtenu que le match ne soit pas retransmis. Sans rentrer dans les considérations et motivations du coach, il est évident que la décision de retransmettre ou pas une rencontre n’appartient pas au technicien quel que soit son rang. Il s’agit d’un match entre deux sélections qui se préparent au CHAN. La confrontation sportive, même si elle ne revêt pas un caractère officiel, il n’en demeure pas moins que c’est un rendez-vous proche de l’officiel. Il coïncidait avec l’inauguration (officieuse) du nouveau stade de Baraki. Le match ne s’est pas déroulé à huis clos. En tribunes, il y avait des supporters algériens venus immortaliser la première ouverture de l’écrin enfin réceptionné. L’interdit formulé par Madjid Bougherra et validé par les parties concernées n’est pas la première du genre. Le sélectionneur national Djamel Belmadi a interdit à l’équipe de la télévision publique désignée par sa direction de voyager avec l’équipe nationale pour couvrir un match officiel des Verts. Elle a été interdite d’effectuer le voyage dans le même vol que la sélection, alors que le contrat qui lie la télévision publique et la fédération stipule qu’à chaque déplacement de la sélection nationale à l’étranger l’équipe de la télévision doit être du voyage. A l’époque, les deux parties ont passé l’éponge «pour ne pas perturber le moral des troupes», oubliant au passage que les contrats sont faits pour être respecté par tous. Madjid Bougherra, ou n’importe quel autre sélectionneur algérien, a le droit de demander à jouer un match amical sans la présence des caméras et sans public dans un stade donné. Dans le cas présent, Algérie-Ghana s’est joué au stade Nelson Mandela et en présence du public. La technologie étant ce qu’elle est, le match a été vu, via les écrans de smartphones, par des millions de personnes. Si les entraîneurs s’amusent à interdire la présence de caméras dans des situations pareilles, autant leur remettre toutes les clés de la maison. La télévision publique et la fédération peuvent-elles se passer facilement de la manne financière découlant de la retransmission d’une rencontre de football ? Les annonceurs et les acquéreurs des droits de retransmission et de sponsoring auraient gonflé les comptes de la fédération et de la télévision. Aujourd’hui, il n’existe plus de secret dans l’analyse du jeu et des joueurs de l’adversaire.
Dans le prochain contrat qui liera la fédération et la télévision publique, tous ces aspects doivent être pris en considération et surtout que chacun respecte les engagements contenus dans le document. Le précédent contrat s’est achevé en janvier 2021. Il est temps pour la FAF et la télévision de se réunir autour d’une table et de baliser le domaine de compétence de chaque partie.