Double scrutin en Moldavie : Choisir entre Bruxelles et Moscou

21/10/2024 mis à jour: 06:45
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La Moldavie a voté hier pour élire son président et décider de poursuivre ou non son chemin européen, un double  scrutin crucial pour l’avenir de cette ex-République soviétique, selon l’AFP.


La cheffe d’Etat sortante, Maia Sandu, qui a résolument tourné vers l’Union européenne son pays, voisin de l’Ukraine en guerre mais aussi de la Roumanie membre de l’UE et de l’Otan, fait figure de favorite, mais il devrait lui falloir un second tour, le 3 novembre, pour s’imposer, selon les pronostics. C’est surtout le référendum organisé simultanément qui est donc scruté : les électeurs vont-ils approuver l’inscription dans la Constitution de l’objectif européen, présenté comme le seul rempart face à Moscou ? 

La Moldavie a déjà un pied dans l’UE avec l’ouverture officielle en juin de négociations d’adhésion, et les sondages prédisent une victoire du «oui» à 55%. La police a mené ces derniers mois 350 perquisitions et procédé à des centaines d’interpellations de suspects accusés de vouloir perturber le processus électoral pour le compte de Moscou. Un système «sans précédent» d’achat de votes a été révélé, visant jusqu’à un quart des électeurs attendus aux urnes dans le pays de 2,6 millions d’habitants. «Ce vote va déterminer notre destin pour de nombreuses décennies», a déclaré la présidente Maia Sandu en votant, invitant tous les citoyens, y compris l’importante diaspora, à se déplacer. Première femme à occuper, en 2020, les plus hautes fonctions dans cet Etat situé entre l’Otan et la zone d’influence russe, cette économiste de 52 ans à la réputation d’incorruptible est devenue une personnalité européenne de premier plan.


Face à elle, pas de poids lourd mais une ribambelle de dix candidats, pour la plupart considérés comme étant plus ou moins liés à Moscou derrière des discours de «neutralité». Alexandr Stoianoglo, ex-procureur de 57 ans soutenu par les socialistes prorusses, pointe à 9%. Limogé par sa rivale, il appelle à «restaurer la justice» devant un pouvoir prêt, selon l’opposition, à brimer les droits. Se disant favorable à une politique étrangère «équilibrée» renouant avec la Russie, il s’est abstenu au référendum.


Renato Usatii, ancien maire de Balti, deuxième ville de Moldavie (6,4%), a aussi une carte à jouer. Il se revendique «seul candidat à n’être contrôlé ni par l’Est ni par l’Ouest».  

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