Le Salon du Digital African Summit s’est poursuivi hier au CIC d’Alger avec des interventions très pertinentes.
Le ministre de la Numérisation et des Statistiques, Hocine Cherhabil, a déclaré de prime abord que «l’Algérie a de tout temps encouragé le développement du continent africain et agit en faveur de l’intégration régionale, du renforcement de la solidarité interafricaine et de l’unité et la cohésion entre les peuples africains ainsi que la promotion du rôle de l’Afrique sur la scène internationale».
«Dans cette optique, dira-t-il, les initiatives interafricaines sont déterminantes pour l’avenir du continent, la responsabilité de se développer et réduire la fracture numérique n’incombe qu’aux pays africains. On avait l’impression que dans ses relations avec le monde, l’Afrique était dans l’attente de miracle qui viendrait d’ailleurs».
Selon lui, «il faut se résoudre à coopérer, renforcer les coopérations bilatérales et multilatérales. A cet effet, il est recommandé de poursuivre le processus d’intégration de l’unité africaine avec l’entrée en vigueur de la zone d’accord de libre-échange (Zlecaf). Mais aussi d’autres projets de renforcement de l’infrastructure au titre de l’initiative du nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique, le Nepad. Le dossier le plus pertinent est celui de la dorsale transsaharienne».
Nous vivons aujourd’hui à l’ère du digital et de la transformation numérique et, selon de nombreux participants, ce n’est plus un choix ou une simple nécessité : c’est devenu impératif pour chaque pays, la nouvelle dynamique générée par le numérique a permis de faire fi des distances et des frontières physiques, les actions entreprises jadis pendant des jours se font en une fraction de seconde, à l’exemple des opérations rendues possible grâce au développement du e-commerce ou du e-banking.
Selon le ministre, la pandémie de Covid-19 a «prouvé au monde entier le rôle incontournable du numérique dans la gestion de la crise sanitaire, et de ses répercussions multiples sur la santé économique et sociale de chaque pays. La Covid-19 a démontré aussi la fracture numérique entre le Nord et le Sud, le continent africain doit tirer les leçons car le numérique a manqué à l’appel dans la majorité des pays. De nombreux pays ont éprouvé des difficultés à assurer le télétravail ainsi que le minimum des services publics à distance, notamment dans le secteur de l’éducation (e-learning) et la santé».
Il faut rappeler toutes les difficultés à réduire la circulation de la monnaie fiduciaire un des principaux transmetteurs du virus en l’absence d’une fintech et du commerce électronique développé.
C’est un avertissement et une manière de se préparer pour affronter de nouvelles crises. Le gouvernement algérien a créé en 2020 le ministère de la Numérisation et des Statistiques chargé principalement d’assurer une plus grande concertation et une coordination plus soutenue pour une transformation rapide et réussie. L’Etat algérien œuvre à encourager les initiatives locales en matière d’innovation et d’entreprenariat à travers la création de deux ministères délégués chargés de l’Economie et de la connaissance et des Start-up et de la Micro-entreprise.
Le ministère de la Numérisation et des Statistiques s’attelle à mettre en œuvre sa feuille de route autour de quatre axes : poursuivre les actions permettant d’asseoir un environnement pour soutenir la transformation numérique sur les plans réglementaire, organisationnel et normatif.
Le deuxième est axé sur la e-gouvernance et l’accélération de la numérisation de l’administration et de l’entreprise pour une meilleure gouvernance publique. Le troisième axe vise la mise en place d’un écosystème favorable au développement numérique et la promotion de la citoyenneté numérique.