Les parcours d’intégration des membres de la diaspora algérienne établie au Canada ainsi que les facteurs de succès sont «très diversifiés», selon une récente étude réalisée par Samira Tacherifet, doctorante et chargée de cours au département d’études urbaines et touristiques à l’ESG-UQAM de l’Université du Québec, à Montréal.
Financée par la Fondation Club Avenir, un organisme à but non lucratif qui œuvre pour l’intégration des communautés maghrébines au Canada, l’étude a analysé les parcours d’intégration de 18 lauréats des différentes éditions des Galas d’Excellence de la Fondation Club Avenir.
Il s’agit de femmes et d’hommes venant d’horizons diversifiés, ayant immigré depuis moins de 40 ans et qui ont excellé dans leur carrière. «L’étude a montré que le succès n’est pas exclusivement ou principalement le fait des individus, mais plusieurs facteurs externes participent à la réussite. Le réseautage, le mentorat et le soutien familial sont des facteurs incontournables dans la majorité des expériences recueillies.
Cependant, plusieurs autres facteurs externes peuvent contribuer à l’échec, indépendamment de la volonté personnelle, tels que les problèmes familiaux, le divorce et l’instabilité du couple, mais aussi les inégalités dans le processus de recrutement et les conflits intergénérationnels», lit-on dans cette étude, dévoilée en mai dernier par Samira Tacherifet.
Cette étude a passé en revue les compétences nécessaires pour être reconnu et s’intégrer au milieu professionnel au Canada. «Ces dernières sont à la fois valorisantes et valorisées par le milieu du travail, comme la bonne communication, l’esprit d’équipe et l’écoute. Les expériences recueillies montrent aussi l’importance de sortir de sa zone de confort, de s’ouvrir sur la société d’accueil et les autres communautés, de gagner en visibilité, d’avoir une attitude positive et de planifier sa carrière en suivant les bonnes sources et les experts de son domaine.
Vivre l’immigration comme un projet, la clarté et la concentration sur ses objectifs, avoir confiance en soi, se mettre au défi de l’apprentissage de manière continue, la persévérance et le travail constituent les principaux vecteurs de réussite», a-t-elle détaillé.
«La nécessité de croire à son potentiel et de capitaliser les compétences acquises en Algérie avec les opportunités offertes au Canada fait consensus, d’autant plus que le défi d’assurer la bonne relève par des personnes ayant les mêmes compétences se pose avec acuité dans certains domaines, selon des témoignages.
Ce qui pourrait remédier à la sous-représentation de la communauté dans certains domaines et professions», a précisé Samira Tacherifet.
Selon l’étude en question, les «leçons qui émergent des parcours d’intégration menant au succès des immigrants issus de la communauté algérienne pourraient faire de ces derniers des modèles inspirants pour la société d’accueil». «Les récits présentés peuvent fournir des lignes directrices utiles pour les réflexions sur les problématiques et les enjeux liés à l’immigration, en termes de politique d’accueil et de programmes d’intégration, mais aussi en matière d’employabilité des personnes immigrantes», a conclu la rédactrice de cette étude.
Pour rappel, la diaspora algérienne au Canada était composée d’environ 67 000 personnes en 2016, résidant principalement dans la région de Montréal, selon des statistiques fournies par l’ambassade du Canada en Algérie. L’Algérie est également la quatrième source d’immigrants au Québec, après la France, Haïti et le Maroc.
Selon Citoyenneté et Immigration Canada, il y avait un total de 4245 étudiants algériens au Canada en 2020.