Les tensions politiques en Libye entravent une nouvelle fois la production pétrolière du pays. La déclaration de force majeure sur le plus grand champ pétrolier du pays, dont la capacité de production dépasse les 300 000 barils de brut par jour, a encore une fois affecté «les opérations d’exportation de pétrole brut vers la station de Zawiya», selon la compagnie pétrolière nationale libyenne (National Oil Corporation-NOC).
Le champ pétrolier de Sharara, situé dans le sud de la Libye, a été partiellement fermé depuis le début du mois d’août par des hommes armés, affiliés au commandement général de l’Armée nationale libyenne (ALN) autoproclamée, dirigée par le général Khalifa Haftar.
L’approvisionnement en pétrole de la raffinerie de Zawiya aurait, depuis, partiellement repris, mais la situation en Libye reste tendue. Les tensions se sont exacerbées au cours des deux derniers mois et la situation politique pourrait empirer, «si les factions en guerre ne parviennent pas à s’entendre sur un gouvernement unifié», a déclaré l’envoyée spéciale de l’ONU pour la Libye, Stéphanie Khoury, qui s’est exprimée cette semaine au Conseil de sécurité.
Le récent blocus du champ de Sharara n’est pas le premier. Au mois de janvier, le champ avait déjà subi un arrêt d’activité de deux semaines suite à des protestations sur le site. Le champ de Shahara est géré par Akakus Oil Operations Company (une joint-venture qui réunit Noc, l’espagnol Repsol, le français Total, l’autrichien Omv et le norvégien Statoil) et est le plus grand du pays.
La situation sécuritaire n Libye rend difficile la réalisation des projets visant l’augmentation de la production de pétrole brut. Les projets, détaillés par la National Oil Corporation, prévoient de porter le total quotidien d’environ 1 million de barils à 1,5 million de barils en 2025, puis à 2 millions de barils sur deux ans jusqu’en 2027.
La National Oil Corporation-NOC a annoncé, le 11 juin, son intention durant l’année en cours, de «forer 121 nouveaux puits pour explorer le gaz et le pétrole», suite à la décision du gouvernement libyen de Tripoli d’accroître sensiblement les productions quotidiennes des hydrocarbures du pays d’ici 2025.
Au cours de l’année 2024, la NOC se devait de travailler sur un plan visant à forer 121 nouveaux puits pour explorer et exploiter les ressources naturelles en pétrole et en gaz, avait en outre souligné la Noc dans un communiqué. La compagnie devait également lancer l’entretien de «1335 puits de pétrole et de gaz pour renforcer la production pétrolière» en Libye.
La plus grande source de revenus d’exportation de la Libye est ainsi sous la menace constante d’arrêts de production, au gré des conflits pétroliers. Les champs pétroliers étant vus comme une monnaie d’échange dans les conflits avec les entités gouvernementales ou d’autres groupes.