Plus de 2500 militants de la grande Centrale syndicale tunisienne UGTT ont manifesté, hier, dans le centre de Tunis, à l'occasion de la fête du 1er Mai, en défense «du dialogue social et du droit syndical»,rapporte l’AFP.
«Travail, liberté, dignité nationale», ont scandé les militants, rassemblés d'abord dans la cour d'un nouveau siège, avant de défiler sur la principale artère de la capitale, l'avenue Bourguiba. Selon la police, ils étaient environ 2500 et au moins 3500 selon les organisateurs.
Début mars, l'UGTT a déjà rassemblé des milliers de personnes à Tunis pour protester contre une détérioration de la situation socio-économique, avec une croissance à l'arrêt (0,4% en 2023) et un taux de chômage reparti à la hausse (16,4% fin 2023) dans un pays en proie à une inflation annuelle de 8%.
Le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi, a critiqué le gouvernement actuel pour un manque d'écoute et des décisions unilatérales. «L'UGTT est une force, le refus de répondre aux demandes légitimes de ses travailleurs les poussera à agir», a-t-il affirmé, citant des revendications de hausse du salaire minimum et de revalorisation des petites retraites.
Il a aussi fustigé les poursuites et la détention de plusieurs responsables syndicaux, ces derniers mois, et réclamé un «assainissement du climat social», avant l'élection présidentielle prévue à l'automne. «Ce n'est pas la date de l'élection qui est importante mais de créer une atmosphère favorable pour garantir une compétition équitable», a-t-il dit.
La Tunisie est secouée par des tensions politiques depuis le coup de force par lequel le président Kaïs Saïed s'est octroyé les pleins pouvoirs en juillet 2021. Depuis février 2023, une quarantaine de personnes, dont les principales figures de l'opposition, ont été arrêtées, dans le cadre d'une enquête sur «un complot contre la sûreté de l'Etat».