Tout candidat pris en possession d’un cartable, d’une sacoche, d’une serviette et de n’importe quel type de téléphone portable sera considéré en situation de tentative de triche et sera sévèrement puni.
Depuis la fin des épreuves du BEM, qui se sont déroulées la semaine dernière, on ne parle à Constantine que des cas pris en flagrant délit de triche à El M’ghaïer, Chlef et Biskra et les sanctions, allant jusqu’à l’emprisonnement, infligées aux contrevenants.
Des mesures que de nombreux parents d’élèves ont saluées, appelant à les appliquer avec autant de fermeté pour les épreuves du bac, entamées hier. «Je pense que les pouvoirs publics auraient dû intervenir de la sorte depuis longtemps ; il y avait un laxisme et une sorte de permissivité à l’encontre de ces personnes, qui se permettent de tricher pour réussir, alors que des milliers de candidats triment durant toute une année pour se retrouver à la même enseigne, ce qui est injuste. Moi, je salue ces mesures et j’appelle à ce que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur», nous a déclaré le père d’un candidat rencontré devant le centre d’examen des Sœurs Saâdane, dans le quartier du Coudiat, à Constantine.
Hier matin, la première épreuve de langue et littérature arabes s’est déroulée dans des conditions normales pour les candidats que nous avons interrogés. Il faut dire que les autorités de la wilaya ont accordé toute l’importance pour cet examen. Le wali, qui s’est rendu avant l’entame de l’examen, avait instruit les services concernés à mobiliser tous les moyens pour sa réussite.
A la direction de l’éducation, tout en rappelant qu’une seule tentative de fraude a été enregistrée durant le BEM, et dont l’auteur a fait l’objet d’une suspension de cet examen, le ton est donné pour le bac, où des mesures sévères ont été mises en place pour contrer toute tentative de triche.
«Les candidats ne sont autorisés à accéder aux classes qu’avec leurs convocations, leurs cartes d’identité et les stylos nécessaires. Tout candidat pris en possession d’un cartable, une sacoche, une serviette et de n’importe quel type de téléphone portable sera considéré en situation de tentative de triche et sera sévèrement puni», avait déclaré Abdelmadjid Mancer, le directeur de l’éducation, jeudi dernier, lors d’une rencontre avec la presse.
Un dispositif de sécurité et des équipes médicales
Hier tôt dans la matinée, un dispositif des services de la sûreté de wilaya et de la Gendarmerie nationale a été déployé sur les grands axes de la ville et à proximité des 68 centres d’examen pour sécuriser les lieux, mais aussi pour assurer une fluidité de la circulation, notamment pour les parents accompagnant les candidats, mais aussi pour les surveillants et les encadreurs.
On apprend que 629 agents, entre policiers, gendarmes et pompiers, ont été affectés dans les centres d’examen, sans compter les patrouilles mobiles. Pour parer à toute éventualité, 68 équipes médicales, composées chacune d’un médecin, un paramédical et un psychologue seront présentes dans tous les centres d’examen.
La nouveauté de cette année a été la décision des responsables de l’éducation de réserver une classe spéciale pour les candidats atteints de maladies contagieuses, à l’exemple de la Covid-19 ou autres, si des cas seraient enregistrés. Tous les candidats subiront les épreuves dans des centres situés près de leurs domiciles et à l’intérieur de leurs circonscriptions pour leur éviter de longs déplacements.
A noter qu’une centaine d’élèves de la commune de Messaoud Boudjeriou, l’unique dans la wilaya à ne pas disposer d’un centre d’examen, seront acheminés par bus vers le centre de la commune d’Ibn Ziad, tout en leur assurant la restauration durant la pause entre les épreuves. Il sera procédé de même pour les candidats dont les familles ont été déplacées lors des récentes opérations de relogement, mais qui ont poursuivi leurs cours dans leurs anciens établissements.
Pour rappel, la wilaya de Constantine compte pour cette année pas moins de 22 900 candidats au bac, dont 9034 garçons et 13 866 filles, alors qu’on a enregistré 8000 candidats libres et 108 candidats qui examineront dans les centres pénitentiaires.