«Démarche de rassemblement» du président Tebboune : Le FLN, le RND et TAJ s’alignent

10/05/2022 mis à jour: 03:11
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Plusieurs partis proches du pouvoir annoncent officiellement leur adhésion à la «démarche de rassemblement» attribuée au président, Abdelmadjid Tebboune, et annoncée par l’APS. Après une «période d’observation», qui aura duré près d’une semaine depuis la diffusion de l’article évoquant vaguement un projet d’initiative du chef de l’Etat, le FLN, le RND et TAJ s’alignent et se félicitent de cette proposition.

Ayant annoncé sa position concernant cette démarche, dimanche dernier dans un communiqué, le RND se dit «prêt à prendre part à un dialogue national global traitant de toutes les questions et dossiers pour en finir avec la fitna et la haine». Un député de cette formation cité par un quotidien francophone, en l’occurrence Moundir Bouden, affirme même détenir des informations sur «la disposition des éléments de l’ex-FIS et du MAK à adhérer à cette démarche».

«Nous disposons d’informations indiquant que plusieurs Algériens, installés à l’étranger et affiliés à des organisations hors la loi, à l’instar du MAK ou du FIS-dissous, ont exprimé leur volonté de rentrer au pays et d’user de leur droit d’opposition à l’intérieur du pays et dans le cadre des lois de la République», dit-il, affirmant au passage que «son parti s’apprête à organiser un rassemblement pour soutenir l’effort du président de la République d’unir les Algériens».

Pour rappel, l’APS a diffusé, le 3 mai, une dépêche sous le titre de «Abdelmadjid Tebboune, le président rassembleur», évoquant la «main tendue du Président qui concerne tout le monde, sauf ceux qui ont franchi les lignes rouges et qui ont largué les amarres avec leur patrie, dans le cadre de la dynamique qui a marqué sa campagne électorale durant laquelle il est parvenu à rassembler les jeunes et la société civile».

Jeudi dernier, le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, a appelé «les acteurs de la société à adhérer à la démarche pour asseoir les bases et dessiner les contours de l’Algérie nouvelle, dans le cadre de la politique de rassemblement prônée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune». Mais jusqu’à présent aucun des acteurs qui ont soutenu la démarche n’ont donné le moindre détail concernant son contenu.

En attente de gestes forts

L’absence d’une communication officielle sur cette approche politique est, pour des acteurs de la société civile et des opposants, une énigme. «Après tout ce brouhaha autour de cette démarche, j’ai consulté le site électronique de la Présidence pour tenter de retrouver un document officiel la concernant. Mais en vain. Rien. Est-il raisonnable de lancer une démarche d’une telle ampleur à travers des rumeurs, sans pour autant définir ses contours et son contenu, alors que la machine répressive fonctionne toujours à plein régime ?» s’interroge Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH). Selon lui, «tout réside dans la volonté politique».

«Oui à un rassemblement et à un processus politique sérieux visant une solution globale. Mais il est important de définir ses contours ainsi que les étapes à suivre pour parvenir à cette solution à travers un communiqué officiel. Parmi ces étapes, il y a l’arrêt de la répression et la libération de tous les détenus d’opinion», précise-t-il, dans un post sur sa page Facebook. La présidente de l’UCP, Zoubida Assoul abonde dans le même sens.

«La main tendue telle qu’annoncée par le chef de l’Etat doit trouver sa traduction effective à travers la libération de tous les détenus politiques et d’opinion», écrit-elle sur sa page Facebook. Selon elle, «l’ouverture des champs politique, associatif, syndical et médiatique consacrés par la Loi fondamentale du pays sont des conditions sine qua non», appelant à mettre fin à la politique du tout-répressif.

Exprimant son avis sur le sujet dans une réflexion publiée sur sa page Facebook, le politologue Mohamed Hennad fait le «lien entre cette initiative et les informations faisant état de contacts du pouvoir avec des opposants à l’étranger». Selon lui, «cette opération revêt un caractère plus sécuritaire que politique», en se référant «à l’état de la presse nationale domestiquée, aux partis de l’opposition muselés et à la poursuite des arrestations des activistes ayant exprimé des opinions politiques»

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