Décés du danseur et chorégraphe français Pierre Lacotte : L’archéologue du ballet

12/04/2023 mis à jour: 05:09
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Photo : D. R.

Il était un «archéologue du ballet» : Pierre Lacotte, danseur et chorégraphe français, décédé à l’âge de 91 ans, a consacré son existence à reconstruire des ballets du XIXe siècle auxquels il redonnait vie sur les plus grandes scènes du monde.

Il disait devoir cette passion à l’une de ses professeures de danse, la Russe Lioubov Egorova (1880-1972), qui fut prima ballerina du Mariinski de Saint-Pétersbourg et qui avait travaillé avec Marius Petipa, créateur des plus célèbres ballets académiques. Elle m’a dit un jour : «Je vais quitter ce monde.

Jure-moi que tu ne laisseras pas cet héritage tomber dans l’oubli», racontait Pierre Lacotte en 2014 au quotidien La Croix. Il naît le 4 avril 1932 à Chatou dans les Yvelines (ouest de Paris).

Enfant chétif, il se réfugie dans la musique. Quand ses parents l’amènent voir des ballets à l’Opéra de Paris, c’est le coup de foudre. Il intègre l’École de l’Opéra en 1942 et malgré sa santé fragile, entre dans le corps de ballet puis devient premier danseur en 1951. Il a 17 ans lorsque Serge Lifar le choisit pour interpréter sa création, «Septuor», avec Claude Bessy, la future directrice de l’Ecole de danse.

Pierre Lacotte s’intéresse très tôt à la chorégraphie et ses premières créations s’ancrent dans son époque : «Exode» (1953) se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale, «La nuit est une sorcière» (1954) s’appuie sur une musique spécialement composée par le clarinettiste de jazz Sidney Bechet.

«Fouiller les archives»

«La Sylphide» fait l’objet d’une captation pour la télévision, en 1972. Puis il est monté à l’Opéra de Paris, avec Ghislaine Thesmar -épouse de Pierre Lacotte depuis 1968-nommée ensuite étoile.

Le chorégraphe devient le spécialiste des ballets oubliés de la période romantique, qui le fascinent par leur «indéniable pureté de style». «J’adore fouiller dans les archives de la bibliothèque-musée de l’Opéra, je me sens comme un enfant qui découvre les lettres de ses grands-parents au grenier», confiait-il à La Croix.

Il ressuscite «Coppélia» (1870), «le Pas de six de La Vivandière» (1844), «La fille du Pharaon» (1862), «Paquita» (1846) pour les plus grandes scènes du monde. Pierre Lacotte a occupé plusieurs fonctions au sein de maisons de danse,dont le Ballet de Nancy et de Lorraine (où il succède à Patrick Dupond).  

 

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