Débat Trump-Harris pour la présidentielle américaine : A chacun ses vérités

12/09/2024 mis à jour: 22:35
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Donald Trump et Kamala Harris, candidats à la présidentielle américaine

L es deux candidats à la présidentielle américaine, Donald Trump et Kamala Harris,  se sont livrés mardi soir à un débat de près de 1h45mn sur les plateaux de  la chaîne ABC à Philadelphie, où chacun a tenté de défendre sa vision quant à l’Amérique de demain, ont rapporté hier plusieurs médias. 

Pour schématiser, la démocrate a mis sur la table l’insurrection du 6 janvier 2021, le droit à l’IVG, ou encore le «Projet 2025», un programme ultraconservateur décrié avec lequel Trump a pris ses distances et qu’il a affirmé n’avoir «pas lu». Interrogé par les modérateurs sur l’avortement, Donald Trump a défendu sa décision de soutenir l’interdiction après six semaines de grossesse, même s’il a affirmé «croire» à ce droit lorsque la vie de la mère est en danger, en cas d’inceste ou de viol. La vice-Présidente a affirmé que lors des meetings de Trump, «les gens commencent à partir plus tôt, par épuisement et par ennui». 

Elle a reproché à son adversaire de propager un «tissu de mensonges» sur l’avortement et «d’insulter» les Américaines. Elle a indiqué sans aller dans les détails  qu’elle n’est plus pour l’interdiction de la fracturation hydraulique. Donald Trump a quant à lui affirmé  lorsque les modérateurs lui ont demandé des détails sur son plan pour remplacer l’Obamacare : «J’ai des ébauches de plan» et soutenu travailler sur la protection sociale des Américains depuis plusieurs années. L’ex-Président a pour sa part accusé la vice-Présidente d’avoir «copié» le programme économique du président Joe Biden et de laisser «des millions de personnes affluer dans notre pays depuis les prisons, les établissements psychiatriques et les asiles d’aliénés» de l’étranger, deux thématiques sur lesquelles les électeurs lui font davantage confiance, selon les sondages. 


Face au républicain qui l’accuse de tous les ratés du président démocrate, Kamala Harris voulait s’affranchir de l’encombrante tutelle de Joe Biden. «N’oubliez pas qu’elle est Biden. Vous savez, elle essaie de s’en éloigner. Mais elle est Biden», a-t-il déclaré.  «Il est clair que je ne suis pas Joe Biden et que je ne suis certainement pas Donald Trump. Ce que je propose, c’est une nouvelle génération de dirigeants pour notre pays», a-t-elle rétorqué, rappelant que c’est bien elle qu’il affronte dans la course à la Maison-Blanche. Le républicain  a repris l’accusation de son camp selon laquelle des migrants haïtiens mangent «des chats et des chiens» dans une ville de l’Ohio (nord-est). Il s’est fait reprendre par les deux journalistes d’ABC, qui ont corrigé certaines déclarations du républicain, ce que n’ont pas fait leurs confrères de CNN en juin lors du débat entre Donald Trump et Joe Biden, lequel a tourné au désastre pour le démocrate.


Volet politique étrangère, la vice-présidente  a jugé qu’Israël a «le droit de se défendre, mais la façon dont il le fait est importante». Pour la démocrate, qui continue de plaider pour un cessez-le-feu, «trop de Palestiniens innocents ont été assassinés». Donal Trump l’a accusée de «détester Israël» et  assuré qu’ «Israël disparaîtra» en cas d’élection de sa rivale. «Si elle devient présidente, je crois qu’Israël n’existera plus d’ici deux ans.» Aussi, il a indiqué qu’il mettrait fin à la guerre en Ukraine. «Je veux que cette guerre s’arrête. Je connais (Volodymyr) Zelensky et (Vladimir) Poutine très bien. Ils me respectent, pas (Joe) Biden», a-t-il soutenu disant craindre une «troisième guerre mondiale».

 En réaction,  Kamala Harris a estimé que le président russe  V. Poutine «ne ferait qu’une bouchée» de Donald Trump. Elle a ajouté que le candidat républicain est «la risée» des dirigeants internationaux. «J’ai parcouru le monde en tant que vice-présidente des Etats-Unis et les dirigeants du monde entier se moquent de Donald Trump», a-t-elle assuré. «Il est de notoriété publique que ces dictateurs et ces autocrates souhaitent que vous redeveniez Président parce qu’ils savent très bien qu’ils peuvent vous manipuler en vous flattant et en vous accordant des faveurs.»
 

Donald Trump a jugé, sur sa plateforme Truth Social, qu’il a livré «son meilleur débat», tandis que ses partisans ont remis en cause l’impartialité des deux journalistes de la chaîne ABC animant les échanges. Kamala Harris, allant à la rencontre de ses soutiens dans la soirée, a averti: «Nous avons beaucoup de travail». «Tu as gagné le débat. Mais nous n’avons encore rien gagné d’autre», a lancé son conjoint Doug Emhoff. Hier, tous deux ont prévu de commémorer les attaques du 11 septembre 2001 et ensuite repartir en campagne dans des Etats pivots : Caroline du Nord et Pennsylvanie pour elle, Arizona et Nevada pour lui.    

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