Crise politique du Sénégal : Les familles de prisonniers appellent à la «libération immédiate des détenus»

15/02/2024 mis à jour: 04:47
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Les forces de sécurité sénégalaises ont réprimé plusieurs marches d’opposants

Les familles de prisonniers, détenus depuis les troubles de 2021 et 2023 pour avoir contesté le pouvoir au Sénégal, ont appelé hier à manifester pour exiger leur «libération immédiate et sans conditions», rapporte l’AFP.

 «Nous exigeons la libération immédiate et sans conditions des 1500 prisonniers politiques et d’opinion au Sénégal et nous appelons à manifester samedi», place de la Nation à Dakar, a déclaré à la presse Souleymane Djim, membre du 

Collectif des familles de détenus politiques. Le gouvernement assure qu’il n’y a pas de prisonniers politiques au Sénégal. 

Souleymane Djim affirme que ces prisonniers âgés en moyenne de 15-16 ans «sont des victimes des bavures du régime», incarcérés sans jugement après parfois «15 à 20 jours de garde à vue dans des commissariats et dans des conditions déplorables».Sur les 1500 détenus qu’affirme avoir recensés le Collectif, «seuls 86 ont été jugés et relaxés», selon lui. Il s’interroge sur la volonté d’apaisement exprimée par le chef de l’Etat. «Quel apaisement ? Vendredi dernier, des dizaines de personnes ont été placées sous mandat de dépôt», a-t-il affirmé.
 

Les forces de sécurité ont réprimé ce jour-là les tentatives de rassemblement de nombreux Sénégalais qui réclament le maintien de la présidentielle au 25 février. Trois personnes ont été tuées.

Par ailleurs, le président sénégalais, Macky Sall, a prévu de réunir hier un Conseil des ministres. Trois sources proches de la Présidence en ont confirmé la  tenue. 
 

Possibilité d’amnistie

Le monde politique bruisse de la possibilité d’une amnistie qui pourrait être discutée en Conseil des ministres avant de faire l’objet d’un texte à adopter par le Parlement. Il s’agirait d’effacer les infractions commises dans le contexte des troubles qu’a connus le Sénégal depuis mars 2021. Ils ont fait des dizaines de morts et donné lieu à des centaines d’arrestations. 

L’un des principaux candidats annoncés à la présidentielle de 2024, Ousmane Sonko, mais aussi son second à la tête du parti Pastef dissous, Bassirou Diomaye Faye, sont détenus depuis 2023. Ousmane Sonko est présenté comme le principal bénéficiaire potentiel d’une amnistie. Alioune Tine, cité avec Pierre Goudiaby Atepa comme deux personnalités de la société civile ayant joué les bons offices entre la Présidence et le camp de O. Sonko, a déclaré dans les médias que ce dernier serait libéré dans les prochains jours. 

Le président Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, a provoqué une levée de boucliers au-delà de l’opposition en annonçant le 3 février le report de la présidentielle, à trois semaines de l’échéance. L’Assemblée nationale a fixé le nouveau rendez-vous électoral au 15 décembre et prolongé le mandat du président Sall, censé expirer le 2 avril, jusqu’à la prise de fonctions de son successeur. L’opposition crie au «coup d’Etat constitutionnel». Les forces de sécurité ont réprimé les tentatives de manifestation. Des heurts ont fait trois morts.

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