Le président américain, Joe Biden, est arrivé hier en Corée du Sud pour son premier déplacement en Asie en tant que président, rapporte l’AFP.
Il s’est immédiatement rendu dans une usine de semiconducteurs du géant sud-coréen Samsung, à Pyeongtaek, au sud de la capitale, qu’il a visitée avec son nouvel homologue sud-coréen, Yoon Suk-yeol, arrivé au pouvoir début mai.
L’alliance américano-sud-coréenne constitue «un pilier de la paix, de la stabilité et de la prospérité» dans le monde, a affirmé J. Biden dans ses premières remarques après son arrivée. Le choix de l’usine Samsung comme première étape de son voyage n’est pas anodin : les semiconducteurs (les micropuces essentielles à la plupart des appareils modernes, des téléphones aux voitures et aux armes de haute technologie) sont au cœur d’un ralentissement de la chaîne d’approvisionnement mondiale, qui menace de perturber la reprise économique après la pandémie. La Corée du Sud et les Etats-Unis doivent travailler pour «maintenir nos chaînes d’approvisionnement résilientes, fiables et sûres», a indiqué le président américain. La Corée du Sud représente environ 70% de la production mondiale de ces composants, a rappelé, de son côté, le président Yoon Suk-yeol. Selon lui, la visite du président américain pourrait aider les deux alliés à forger une nouvelle «alliance économique et sécuritaire basée sur une technologie de pointe et une coopération en matière de chaîne d’approvisionnement».
Après Séoul, J. Biden se rendra demain à Tokyo, où il participera à une réunion du Quad, ce format diplomatique qu’il se fait fort de relancer et qui rassemble les Etats-Unis, le Japon, l’Inde et l’Australie. Avec cette tournée chez leurs deux grands alliés en Asie de l’Est, les Etats-Unis veulent «affirmer l’image de ce que le monde pourra être si les démocraties et les sociétés ouvertes du monde se rassemblent pour dicter les règles du jeu», autour du «leadership» américain, a affirmé le conseiller à la Sécurité nationale, Jake Sullivan, pendant le vol à bord d’Air Force One. «Nous pensons que ce message sera entendu à Pékin. Mais ce n’est pas un message négatif et ce n’est pas destiné à un seul pays», a-t-il assuré. La Maison-Blanche a souligné que Joe Biden n’irait pas dans la zone démilitarisée entre les deux Corées, là où l’ex-président américain, Donald Trump, a rencontré en 2019 le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, pour une réunion.
Le gouvernement Biden a plusieurs fois, en vain, dit qu’il est prêt à discuter avec la Corée du Nord, bien que cette dernière ait multiplié les tirs de missiles depuis le début de l’année. Séoul et Washington s’attendent à ce que Pyongyang reprenne de façon imminente ses essais nucléaires, après en avoir conduit six entre 2006 et 2017. Un essai nucléaire nord-coréen entraînerait «des ajustements à la posture de nos forces armées dans la région», a également déclaré Jake Sullivan.
Mais il a nié qu’un tel événement serait vu comme un revers à la diplomatie de Joe Biden. «Cela soulignerait l’un des principaux messages que nous envoyons lors de ce voyage, qui est que les Etats-Unis répondent présent pour nos alliés et partenaires», a-t-il soutenu.