Un ancien cadre du géant sud-coréen de l’électronique Samsung a été inculpé pour avoir volé des secrets industriels à son entreprise dans le but de créer une usine de semi-conducteurs en Chine, a indiqué hier le parquet à l’AFP.
L’homme, âgé de 65 ans et dont l’identité n’a pas été divulguée, est soupçonné d’avoir dérobé des plans d’installations industrielles entre 2018 et 2019 dans le but de construire une usine à Xian, dans le centre de la Chine, près de là où Samsung possède lui-même une unité de production, a précisé le parquet. Le matériel volé est classifié en tant que «technologie nationale fondamentale», dont la divulgation et l’exportation sont strictement réglementées par la loi sud-coréenne pour protéger l’économie et la sécurité nationale du pays.
La valeur des plans que l’individu a tenté de voler est estimée à au moins 300 milliards de wons (218 millions d’euros), selon les autorités.Le suspect «est actuellement détenu à la maison d’arrêt de Suwon», dans la banlieue sud de Séoul, et a été formellement inculpé lundi, a indiqué à l’AFP un porte-parole du parquet. Il a travaillé durant 28 ans pour plusieurs des plus grands groupes du secteur, et il est considéré comme «un des meilleurs experts en fabrication de semi-conducteurs» du pays, selon le communiqué du parquet. Six autres personnes, qui travaillaient pour lui et sont soupçonnées d’avoir participé au vol de secrets, ont également été inculpées, a-t-il précisé.
«Il s’agit d’un crime grave qui aurait pu avoir un impact négatif énorme sur notre sécurité économique, en ébranlant les fondations de l’industrie nationale des semi-conducteurs à une période où la concurrence pour la production de puces s’intensifie jour après jour», ajoute le communiqué, rappelant que le secteur des semi-conducteurs représente 16,5% des exportations sud-coréennes en 2022 et constitue «un bien de sécurité nationale». Samsung est l’un des plus gros producteurs mondiaux de semi-conducteurs et de smartphones, et représente à lui seul un cinquième de l’économie sud-coréenne.