Constantine : Le mouvement des lycéens s’amplifie

27/04/2022 mis à jour: 01:29
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En grève depuis la semaine dernière et après plusieurs tentatives qui ont échoué, des centaines de lycéens ont réussi à organiser une importante marche, hier matin, en direction du centre-ville de Constantine pour réclamer leurs bulletins des deux trimestres.

 Ils étaient venus de tous les lycées de la ville et même de ceux de la nouvelle ville Ali Mendjeli et des communes pour tenir un rassemblement à la place des Martyrs avant de rallier la place du 1er Novembre par les allées Ben Boulaïd et la rue Abane Ramdane. «Nous étions privés de nos bulletins, qui sont un droit avant tout. Comment connaître nos véritables moyennes pour déterminer nos carences pédagogiques et les améliorer par la suite. 

Notre mouvement, qui a débuté depuis le dimanche de la semaine écoulée, se poursuivra jusqu’à l’intervention du ministère», a déclaré Joumana, élève en 2e année. Malgré le dispositif sécuritaire déployé pour éviter d’éventuels dérapages, la panique est montée d’un cran, surtout après des escarmouches et altercations verbales entre les protestataires. 

Après avoir été empêchée par des policiers de se rassembler devant le cabinet du wali à l’avenue Kennedy, la foule surexcitée est revenue vers 11h, pour tenir un sit-in devant le siège de la direction de l’éducation à l’avenue de la Liberté, dans le quartier du Coudiat, scandant : «Lycéens et lycéennes, nous demandons nos moyennes», «Quelle honte ! le ministère sans décisions» et «C’est notre pays, nous en faisons ce que nous voulons».

 Face à ces slogans qualifiés d’hostiles provenant des lycéens, des citoyens spectateurs estiment que ça sentait «la manipulation». «J’ai interrogé une des lycéennes sur le but de cette marche, car il s’agit d’un problème national. Elle m’a avoué qu’une enseignante leur a demandé de faire la grève et protester. 

Car il faut se demander comment ces jeunes lycéens se sont organisés pour cette marche ? Via les réseaux sociaux ? Même pas une once de conscience», a commenté un quadragénaire, s’interrogeant sur la qualité des parties qui vont endosser la responsabilité en cas de dérapage des mineurs, face à l’incapacité de la direction de l’éducation à garder les élèves en classe, le silence du ministère et le bras de fer engagé par les enseignants affiliés au Cnapeste.

 Pour rappel, dans une première action, les lycéens avaient entamé une grève ponctuée par des sit-in devant leurs établissements, exprimant leur inquiétude face à la rétention persistante des notes par les enseignants affiliés au Cnapeste. Une inquiétude qui a, à son tour, engendré l’escalade et commence à échapper au contrôle des autorités, surtout que la marche d’hier a été infiltrée par des intrus. 

Par ailleurs, nous avons appris par le Cnapeste, qui maintient toujours sa position, que toutes les notes ont été communiquées verbalement aux élèves, qui ont consulté leurs copies. Mais elles n’ont pas été remises à l’administration. 

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