Conseil des gouverneurs de l’AIEA : L’Iran sous la menace d’une résolution occidentale

07/06/2022 mis à jour: 00:50
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Les Européens et les Etats-Unis comptent faire monter la pression sur l’Iran cette semaine avec le possible vote d’une résolution à l’AIEA

Le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a débuté hier à Vienne. A l’ordre du jour : un projet de résolution occidentale admonestant l’Iran, rapporte l’AFP. 

Le texte élaboré par les Etats-Unis et l’E3 (Royaume-Uni, France et Allemagne) exhorte Téhéran à «coopérer pleinement» avec l’AIEA. Dans une déclaration en ouverture de la réunion, le directeur général de l’instance onusienne, Rafael Grossi, a déploré l’absence de réponses «techniquement crédibles» de l’Iran concernant des traces d’uranium enrichi retrouvées sur trois sites non déclarés dans le pays. 

Ce dossier empoisonne de longue date les relations entre Téhéran et l’AIEA. «J’espère qu’à l’issue des délibérations du Conseil cette semaine, nous nous engagerons à résoudre le problème une fois pour toutes», a souligné le responsable devant la presse. 
 

De son côté, la République islamique a de nouveau fustigé une initiative «non constructive», susceptible d’avoir «un impact négatif à la fois sur l’orientation générale de notre coopération avec l’AIEA et sur les négociations», selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Saïd Khatibzadeh. «Nous réagirons de manière appropriée à ce qui va se passer», a-t-il averti à la télévision d’Etat. Un tel vote pourrait «entraver» les pourparlers de Vienne, ont indiqué la Chine et la Russie. 
Impasse
 

Ce processus des négociations a démarré en avril 2021 à Vienne, dans le but de faire revenir les Etats-Unis de Joe Biden dans le giron du traité de 2015, censé empêcher la République islamique de fabriquer la bombe atomique. 

Accusation rejetée par Téhéran. Washington s’en est retiré en 2018 sous la présidence de Donald Trump, qui a jugé le texte insuffisant et a rétabli les sanctions économiques contre Téhéran, entraînant un délitement de l’accord. 

Les pourparlers butent actuellement sur un obstacle majeur : le refus du président américain, Joe Biden, de céder à une demande clé de Téhéran, le retrait de l’armée idéologique de l’Iran de la liste noire américaine des «organisations terroristes». D’après les dernières estimations de l’AIEA, la République islamique dispose désormais de 43,1 kg d’uranium enrichi à 60%. 
 

Jeudi, les Etats-Unis ont confirmé préparer une résolution avec la France, l’Allemagne et le 

Royaume-Uni pour exhorter l’Iran à «coopérer pleinement» avec l’AIEA. Vendredi, le ministre des Affaires étrangères iranien, Hossein Amir-Abdollahian, a promis une riposte «immédiate» à toute action «politique» des Occidentaux lors de la réunion du gendarme onusien de l’atomique. «Toute action politique des Etats-Unis et des trois pays européens au sein de l’AIEA provoquerait sans aucun doute une réponse proportionnée, efficace et immédiate de la part de la République islamique d’Iran», a déclaré le chef de la diplomatie iranienne, lors d’une conversation téléphonique avec son homologue européen, Josep Borrell, selon un communiqué officiel. 

Ce projet de résolution a été qualifié d’«acte contraire à la pratique diplomatique, hâtif et non constructif», qui «rendra le processus de négociation plus difficile et compliqué». 
 

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