Commission fédérale des arbitres : Des changements et des attentes

25/08/2022 mis à jour: 03:13
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La Commission fédérale des arbitres (CFA), sans surprise, a changé de main. Mohamed Bichari qui la présidait depuis l’arrivée de Charaf Eddine Amara à la tête de la Fédération (avril 2021-juin 2022) est parti et a été remplacé par un triumvirat composé du Mauricien Kee Lim Chang (expert FIFA et CAF), Djamel Haimoudi (ancien arbitre international) et Rachid Medjiba (ancien arbitre international).

Ce changement porte la patte du président de la fédération, Djahid Zefizef et marque sa prise en main, jusqu’à l’adoption des nouveaux statuts de la FAF, d’un segment névralgique du football, à savoir l’arbitrage. Cette orientation réclamée, à tort ou à raison, par de nombreux acteurs de l’arbitrage semble avoir contribué à un semblant d’accalmie. Subitement, toutes les voix se sont tues. Comme si tout le monde était dans l’attente d’une redistribution de cartes, de postes et de prébendes. Ce répit (momentané) donnera un peu d’aise aux trois hommes choisis par le président de la Fédération.

N’empêche, des langues commencent à se délier. D’abord, sur les circonstances qui ont présidé au changement. Des cercles proches du bureau fédéral et des arbitres indiquent que le réaménagement opéré à la tête de la CFA est le résultat de fortes pressions exercées sur le président pour congédier Mohamed Bichari et le directeur de l’arbitrage qu’il a ramené dans ses bagages (Mohamed Benarous). Un membre du Bureau fédéral (BF) aurait joué un grand rôle dans le scénario opéré il y a une semaine. Un salarié, un administratif, lui aussi a grandement contribué à la fin de mission de Mohamed Bichari.

Les deux ont associé leurs forces pour convaincre le président de les suivre. Tous deux ont gardé des liens (étroits) avec l’arbitrage. Un acteur des affaires du ballon rond, très proche de la Fédération, a marqué son grand étonnement avec ce changement en ces termes : «Le recrutement de l’expert Lim comme directeur du développement de l’arbitrage soulève beaucoup d’interrogations. La promotion de Djamel Haimoudi comme vice-président de la CFA et le retour de Rachid Medjiba comme directeur technique de l’arbitrage ressemble à un cocktail pas très bien pensé. Trop de personnes pour une responsabilité». Passons maintenant à l’étape suivante.

Elle n’est pas la moins importante dans la mesure où il s’agit de l’aspect financier. D’un côté, il paraît que la Fédération n’a pas d’argent, et de l’autre il recrute à bras-le-corps. Mohamed Bichari ne percevait pas un dinar pour la mission qui lui avait été confiée par Charaf Eddine Amara. Le Mauricien Kee Lim Chang aurait été recruté avec un salaire de 6000 euros avec prise en charge totale lors de ses voyages en Algérie. Rachid Medjiba se serait vu proposer un salaire trois fois supérieur à celui de Mohamed Benarous (pour la même fonction).

Djamel Haimoudi serait dans les mêmes cordes que Rachid Medjiba. Sur le départ des uns et l’arrivée des autres, gorge profonde glisse : «Pour l’instant, celui qui tire les ficelles à la Fédération n’est pas un élu. C’est une personne qui a l’oreille du président. C’est lui qui a fait le forcing auprès de lui pour précipiter le changement.

Il est allé dire au président que Mohamed Benarous a cherché à imposer un arbitre proche de lui dans la liste qu’il a envoyé à la FIFA. Le drame, c’est que sa version a influencé le président. En réalité, c’était un mensonge puisque le concerné (Benarous) ne pouvait échanger avec la FIFA car il ne dispose pas du lien pour pouvoir le faire. Seul Bichari l’avait.» Enfin, l’épreuve du terrain dira qui avait raison. 

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