L’Assemblée générale ordinaire (AGO) de la Fédération algérienne de football (FAF) programmée pour aujourd’hui à Ain Benian est entachée de plusieurs irrégularités statutaires. D’abord, elle n’a pas été convoquée par celui à qui les statuts confèrent ce droit.
A savoir le président de la Fédération, et le Bureau fédéral averti. Sur la convocation adressée aux membres de l’Assemblée générale, il est mentionné «Nous vous invitons…». C’est qui «Nous» ? Les statuts sont précis. Le président et les membres du Bureau fédéral arrêtent l’ordre du jour de l’Assemblée générale que le premier dirige. Depuis la fin du mois d’avril dernier, la fédération n’a plus de président et de Bureau fédéral, conséquence des démissions en cascades enregistrées au sein de cet organe important.
La période de vacance du pouvoir a été mise à profit pour expurger la liste des membres de l’Assemblée générale à l’effet d’exclure quelques indésirables qui étaient de toutes les dernières campagnes de la fédération lors de la dernière année.
Pire, le secrétaire général n’a pas eu froid aux yeux lorsqu’il a déclaré : «C’est le président (démissionnaire) et les membres du Bureau fédéral (4) qui n’ont pas démissionné qui présentent et défendent le bilan de l’exercice 2021 devant les membres de l’assemblée générale de la FAF». Ubuesque. Les membres dont parle la cheville ouvrière de la fédération ne jouissent plus de la qualité de membre du Bureau fédéral par la force de la loi.
L’AGO de ce jour tourne carrément à la farce. Les statuts ne sont pas respectés, ceux qui sont chargés de veiller à leur application s’en foutent comme de leur première chemise. A priori, ce n’est pas demain que la fédération inscrira son action dans le strict respect de la réglementation et des statuts. Autre chose, aujourd’hui, les membres de l’Assemblée générale seront appelés à adopter ou rejeter le bilan moral et financier de l’exercice 2021.
Le second volet, bilan financier, a fait couler beaucoup d’encre ces dernières heures. Les chiffres avancés donnent le tournis. Le football amateur, sans grandes ressources financières, est complètement asphyxié. Il est à l’article de la mort.
Les frais d’engagement et tous ceux inhérents à son existence ne cessent de peser sur son quotidien. Chaque saison, il joue pour sa survie. Pendant ce temps-là, les seigneurs, tout rang confondu, mènent une belle vie grâce aux comptes bancaires de la FAF. Le drame dans tout cela, c’est que la représentation du football amateur au niveau de l’Assemblée générale de la FAF représente au moins 80% de la composante de l’auguste assemblée.
Ces dirigeants qui, soi disant, représentent le football amateur, ne se révoltent jamais devant cette injustice criante. Ils votent les bilans et cautionnent tout ce que la fédération décide. Leurs clubs et ligues passent alors au second plan de leurs préoccupations et sordides intérêts.
Tant que leurs intérêts personnels seront préservés, ils cautionnent tout, même au détriment du football amateur sans qui ils ne seraient rien. Il faut suivre ce qu’ils vont faire et dire aujourd’hui. Le football algérien n’a pas fini de manger son pain noir. Ce n’est pas le départ ou l’arrivée providentielle d’un homme qui changera le cours de l’histoire.