Commentaire : La loi et les dérives

05/06/2022 mis à jour: 07:15
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La Fédération algérienne de football (FAF) est sur le point de concrétiser tous les points inscrits dans la feuille de route qu’elle a préparée dans la perspective des trois assemblées générales qui auront lieu dans les prochains jours et semaines.

C’est ce qu’a déclaré le secrétaire général de la FAF, Mounir D’bichi, en marge de la cérémonie organisée en l’honneur des clubs qui ont accédé en Ligue I (USM Khenchela, MC El Bayadh). Dans sa déclaration à la presse en marge de la cérémonie indiquée, la déclaration de la cheville ouvrière de la Fédération s’est étalée sur de nombreux points liés à l’objet de son intervention. Des observateurs ont noté beaucoup d’incohérences dans ses propos.

A commencer par : «Il n’existe aucun article dans les statuts de la FAF qui évoque la dissolution du bureau fédéral». Ce propos laisse perplexe et ouvre la voie à beaucoup d’interprétations. Il était sérieux lorsqu’il a prononcé sa phrase ? Il devrait savoir qu’effectivement le bureau fédéral élu en avril 2021 n’a plus d’existence légale à partir de l’instant où plus de 7 membres ont présenté leur démission. 8 membres ont quitté le bureau fédéral.

C’est plus qu’il n’en faut pour  qu’il  n’ait plus le droit de se réunir, de prendre des décisions ou de faire quoi que ce soit. Le secrétaire général a ajouté, sans hésitation : «Le bureau fédéral n’est pas dissous». Alors, pourquoi il ne se réunit pas ? Lors de sa dernière conférence de presse, tenue lundi dernier, le sélectionneur a évoqué la situation qui prévaut à la Fédération et a souligné que cette dernière n’a plus de président.

A-t-il menti ? Le secrétaire général de la FAF a précisé : «Les règlements sont clairs, on va organiser l’Assemblée générale ordinaire (AGO) de la FAF qui est souveraine pour l’adoption des bilans moral et financier. C’est elle qui décidera». Il a reconnu qu’il y a eu des démissions de membres du bureau fédéral, il s’est abstenu de relever le nombre, et a balancé : «Le premier responsable du bilan, c’est le président et les membres du bureau fédéral».

C’est une lapalissade. Il n’a pas dit comment les deux entités pourront défendre le bilan alors qu’elles n’ont plus d’existence légale (bureau fédéral dissous) ? Le meilleur était à venir. En effet, Mounir D’bichi a affirmé : «Les membres du bureau fédéral qui n’ont pas démissionné ce sont eux qui vont défendre le bilan devant l’assemblée générale». C’est sérieux ce qu’il dit ? Décidément, le football algérien n’a pas de chance avec ceux qui ont été placés à sa tête.

L’équation devant laquelle est placée la fédération est loin d’être de tout repos… surtout pour ceux qui pensent le contraire. A  force de tirer sur la corde, de transgresser statuts et règlements, la fédération est piégée à son propre jeu. Pour s’en sortir, il y a deux solutions.

Pas une de plus. Elle révise ses fondamentaux et inscrit son action dans le strict respect des statuts et règlements, ou elle maintient le cap de la dérive et entraîne avec elle le football algérien. Une partie de son arsenal juridique, statutaire et règlementaire est un maquis qu’il faut raser rapidement et bâtir un autre socle légal et plus cohérent que celui qu’ont façonné les génies du mal. 

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