Commentaire - FAF : Un chantier en ruine

16/08/2023 mis à jour: 02:00
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Un grand chantier attend le futur président de la fédération algérienne de football (FAF), qui sera élu le 21 septembre 2023. Il va hériter d’une institution totalement délabrée, totalement désarticulée par des années d’errances et de gabegies qui ont ruiné la demeure. Par quoi commencer le vaste chantier qui l’attend ? Le plus indiqué à faire serait un audit de la maison. L’urgence sera de remettre à flot, financièrement, la fédération.

Elle est devenue un gouffre sans fond. Des milliards de dinars ont été engloutis sans retour sur investissement. Il faut stopper, et vite, la saignée. Un plan de redressement draconien laissera sur le côté de la route de nombreuses victimes nourries,, des années durant, aux mamelles de la fédération qui a fonctionné avec des réflexes inadaptés à la situation.

Donc, le futur président doit être un vrai gestionnaire dans tous les domaines. Le second chantier, et il est tout aussi important que celui des finances, c’est celui des textes et règlements. Si la fédération a sombré au cours des dernières années, c’est justement à cause de la légèreté avec laquelle ses responsables ont conduit ses affaires. Sur le plan statutaire, la fédération est hors champ.

Elle n’a pas mis en conformité ses statuts avec la loi et les décrets exécutifs. Elle fonctionne avec les statuts de 2015 et 2018 qui ne sont pas conformes avec les textes promulgués depuis 2014 jusqu’à 2022. Elle peut être sanctionnée à tout moment par la CAF et la FIFA pour non-respect de ses obligations vis-à-vis de ces deux instances auxquelles elle est affiliée.

Ses organes juridictionnels (commission de discipline, commission de recours et commission d’éthique) ne sont ni légitimes ni légales. Pourtant, elles fonctionnent normalement depuis des années alors qu’elles ne sont pas constituées selon les principes édictées par la FIFA (légales et indépendantes). Elles rendent des décisions et des verdicts alors qu’elles n’ont pas le droit de le faire. Leurs membres doivent être obligatoirement élus par l’assemblée générale. Ce n’est pas le cas présentement.

Elles ne disposent d’aucune marge d’indépendance, un principe cardinal, car leurs membres ont été désignés et pas élus. La chambre nationale de résolution des litiges (CNRL) est dans le même cas. C’est un organe constitué sur le principe de la parité avec des représentants élus alors que le segment qui représente les joueurs n’a pas été élu par ces derniers pour les représenter.

C’est illégal. La FAF le sait et elle laisse faire. Les règlements généraux sont devenus la chasse gardée de quelques individus qui gravitent dans le giron de l’institution. Les règlements généraux sont devenus une pâte à modeler triturée au gré des (mauvaises) intentions de ceux qui foulent au sol les principes d’intégrité et de loyauté.

Un livre ne suffirait pas pour énumérer tout ce qu’il faut changer. Ne parlons pas des dépassements et faits du prince commis en toute impunité et couvert par la hiérarchie. Des décisions de procès en justice, toutes en faveur des victimes, vont arriver une à une sur le bureau du nouveau président. La FAF, une institution délabrée ? La métaphore n’est pas trop forte devant la dure réalité. La fédération est un chantier en ruine et une institution en faillite.

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