Décidément, la Fédération algérienne de football (FAF) ne changera pas son attitude et sa constance en ce qui concerne le respect de ses propres statuts. Depuis quelques années, elle inscrit sa démarche et son action dans une forme grave d’irrespect de ceux-ci et des lois nationales.
Rien, ni personne ne semble pouvoir l’arrêter dans sa dérive assumée et couverte.
A la veille de la tenue de l’Assemblée générale ordinaire (présentation du bilan moral et financier), elle a initié une vaste opération d’exclusion de membres de l’Assemblée générale sur la base de motifs farfelus qu’elle présente comme arguments légaux.
Il y a beaucoup à dire là-dessus. D’abord, les actuels statuts ne sont pas conformes à ceux que prévoient les lois et textes en vigueur. Un exemple. La fédération agit sous couvert des statuts adoptés par l’Assemblée générale ordinaire le 23 avril 2018.
Cette indication suffit amplement pour invalider ces statuts au simple motif que le texte statutaire en la matière et le décret exécutif 14-330 stipulent : «Tout amendement aux présents statuts est prononcé, au moins, par les deux tiers des membres présents de l’Assemblée générale réunie en session extraordinaire, et ne prend effet qu’après l’approbation du ministre chargé des Sports».
Première infraction. L’article 29.6 des statuts de la FAF indique clairement que l’Assemblée générale extraordinaire est seule habilitée à se prononcer sur le changement de statuts. L’article 85 des statuts de la FAF du 23 avril 2018 précise : «Les articles 19, 43 et 62 des statuts ont été amendés en assemblée générale ordinaire».
C’est un grave dysfonctionnement qui a échappé à la vigilance des parties concernées par le contrôle et le respect des lois. Donc, les statuts du 23 avril 2018 sont nuls et non avenus.
Depuis cette date, la FAF a agi, décidé et rendu des décisions illégales et non conformes aux statuts et textes des lois nationales. Ensuite, le 27 octobre 2018, la FAF a organisé une Assemblée générale extraordinaire pour «adoption du projet de construction de quatre centres de regroupement».
Cette énième transgression est passée comme une lettre à la poste. Pas une seule voix ne s’est élevée pour dénoncer cet acte. Enfin, aujourd’hui, la FAF s’est réveillée et a exclu des clubs de Ligue 2 de la présence à l’Assemblée générale ordinaire.
Plus grave, par la voix du secrétaire général, elle a annoncé la participation des membres du Bureau fédéral qui n’ont pas démissionné de l’organe dirigeant de la FAF, ainsi que le président Charaf Eddine Amara qui défendent le bilan de l’exercice 2021.
Cette déclaration est grave. Elle prélude à la violation, une fois de plus, des statuts de la FAF. Le Bureau fédéral version Charaf Eddine Amara n’a plus d’existence légale. Il est dissout par la force de la loi.
9 membres sur un total de 13 ont démissionné du Bureau fédéral. Celui-ci est automatiquement dissous. Aucun de ses membres n’a le droit de présenter, ni défendre le bilan.
Ils sont évincés à jamais de l’assemblée générale si d’aventure l’organe souverain et délibérant rejette le bilan. Ce que la fédération doit faire, c’est d’inscrire sa démarche dans le strict respect de la légalité. Elle s’en est trop éloignée. C’est dangereux pour l’avenir du football.