Commentaire - FAF-CAF : le message d’Arusha

18/08/2022 mis à jour: 18:22
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La visite en Algérie du président de la Confédération africaine de football (CAF), Patrice Motsepe, en juillet dernier, combinée au 44e congrès de la CAF, tenu à Arusha, en Tanzanie, au cours duquel le président de la FAF, Djahid Zefizef, a pris la parole continue de faire la Une de l’actualité footballistique chez nous.

Retour sur ces deux événements. Le passage du président de la CAF à Alger a suscité moult commentaires, tous positifs et élogieux pour l’hôte de l’Algérie. Chacun y est allé de son commentaire, jusqu’à qualifier la visite de très fructueuse. Sans la détailler. Il aurait promis à ses hôtes monts et merveilles. Par exemple, pour répondre aux doléances du président de la FAF sur l’épineux quelques jours après la visite de Motsepe à Alger, la CAF a procédé à un changement à la tête de la commission des arbitres, beaucoup ont interprété cette décision comme une première victoire de la FAF.

Sa satisfaction affichée en ce qui concerne le CHAN que l’Algérie organisera en janvier prochain a été saluée. Maigres comme cadeaux dans la corbeille. Nul ne sait si les dirigeants de la fédération algérienne lui ont proposé d’organiser le congrès de la CAF au cours duquel il y aura les élections pour le Comex de la CAF.

Quelques sources ont évoqué un semblant d’accord de l’homme d’affaires sud-africain pour que l’Algérie organise une CAN prochainement. Des observateurs étrangers ont relevé une déclaration sibylline de l’enfant de Soweto qui a soufflé : «Je veille sur les intérêts de 54 associations membres de la CAF.» Ces propos sont loin d’être anodins et s’inscrivent en droite ligne de ce que certaines parties influentes au sein de la confédération tentent d’imposer.

Ce sentiment a pris plus d’éclat et d’importance à Arusha, lorsque le président de la FAF a évoqué dans son intervention devant les membres du congrès «la proposition de l’amendement de l’article 4 des statuts de la CAF» qui interdit toute adhésion d’une fédération à la CAF, si son pays n’est pas membre de l’ONU que les membres de l’assemblée générale ont adopté à l’unanimité, ceux de la FAF y compris. C’était le 12 mars 2021 à Rabat.

Le 10 août dernier, le président de la FAF s’est démarqué de ce vote et a demandé à la CAF de retirer l’article 4 des statuts, votés il y a un plus d’un an à Rabat. L’intervention de Djahid Zefizef à Arusha a été positivement commentée intra-muros.

D’aucuns l’ont qualifié de magistral coup de maître pour la FAF et de cinglante défaite de la CAF et du Marocain Faouzi Lakjaa, membre du Comex. En réalité, la déclaration du président de la FAF n’a pas changé la donne.

L’article incriminé n’a pas bougé et risque de ne pas l’être pour longtemps. En effet, la demande du président de la FAF de le retirer n’est pas facile à concrétiser. La procédure inscrite dans l’article 19 des statuts de la CAF n’est pas de tout repos. Il faut d’abord que la proposition de modification ou d’annulation d’un article soit portée par un membre du Comex.

Donc en attendant qu’un jour la FAF aura son représentant au Comex de la FAF il faudra donc que la proposition de Djahid Zefizef soit formulée par un membre élu du Comex et soutenue par deux autres membres. Pour être adoptée, la proposition de modification des statuts doit être approuvée par les trois quarts des suffrages exprimés. Un vrai parcours du combattant, jugé d’embûches.

Pour réaliser cette gageure, le président de la FAF doit convaincre de nombreux présidents de fédérations dont plus de la moitié sont liés par un accord de partenariat avec la fédération marocaine qui a présenté l’amendement en question en mars 2021. Cette affaire est un dossier empoisonné que l’équipe dirigeante en place en mars 2021 a légué à celles qui ont pris sa suite en avril 2021 et juillet 2022.

Ce triste épisode est à inscrire au registre de ceux qui avec une légèreté sans borne n’ont pas voté non et ne se sont pas abstenus de lever le carton vert comme l’a rappelé Patrice Motsepe à Arusha. Une tache noire et indélébile dans l’histoire du football algérien. Les représentants de la FAF au congrès de la CAF à Rabat en mars 2021 se sont fait avoir comme des débutants. Faute d’inattention ou autre chose ? L’histoire le dira un jour.
 

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