L’équipe nationale a posé ses deux pieds en Côte d’Ivoire (CAN-2024) après le succès (étriqué) obtenu lundi à Tunis face au Niger.
Certains se sont empressés de sauter au plafond au motif que les Verts ont décroché le billet pour la CAN-2024 au terme de 4 matchs sur 6. Ceux qui s’extasient sur les performances réalisées lors de 4 matchs oublient le statut des adversaires.
Le meilleur d’entre eux, l’Ouganda, occupe la 89e place au classement de la FIFA et les deux autres sont calés respectivement à la 122e (Niger) et 130e place (Tanzanie). Sur ce qu’elle montre depuis des mois, l’équipe nationale n’offre pas de grandes assurances, ni beaucoup de gages pour l’avenir.
La preuve saute aux yeux, sauf pour ceux qui ne veulent pas voir la vérité en face. Depuis 2022, elle rend des copies indigestes. Plus elle avance dans le temps, plus elle s’éloigne des attentes et ambitions nourries depuis le sacre du Caire en 2019. Les matchs à oublier s’entassent.
A chaque allusion au contenu, le sélectionneur monte sur ses chevaux comme s’il n’y a que son appréciation qui compte. Le jeu des Verts n’emballe pas avec en sus un sentiment d’ennui qui s’est durablement installé.
Le rendu des plus grandes sélections du monde fait l’objet d’analyses, commentaires et débats sans que cela ne déclenche des campagnes d’hystérie, de calomnies et de diffamations contre ceux qui osent avancer des opinions qui ne s’alignent pas sur celles des «savants» qui croient que le football algérien est né hier.
L’équipe nationale régresse dans le jeu. L’apport des jeunes qui ont rejoint la sélection est inestimable dans une perspective à moyen terme. Ils ont du talent et apporteront un plus s’ils trouvent le cadre idéal pour l’exprimer. Il est à craindre, malheureusement, que leur talent se dilue faute d’un projet de jeu qui garantira leur progression.
Force est de constater qu’aujourd’hui l’équipe nationale gagne ses matchs dans la souffrance. Elle ne rayonne pas comme en 2019. Cet indice est une preuve qu’il s’agit de prendre en compte.
La campagne désastreuse lors de la CAN-2022 est dans tous les esprits. Elle peut se reproduire à tout instant. Les voyants étaient au rouge avant le début de la CAN-2022. Les performances de l’équipe nationale en Côte d’Ivoire risquent de ne pas être meilleures. Le déni n’est pas la bonne solution.
L’équipe nationale a besoin d’un projet de jeu qui repose sur des choix tactiques et de joueurs les mieux indiqués et les plus habilités. La jeune génération qui arrive a besoin de guides sur le terrain et pas de sémaphores installés dans leurs certitudes et qu’a priori rien ne fera bouger d’ici 2026.
Ni leur niveau, ni leur rendement, ni leur âge. Le sélectionneur a un rôle capital dans la réussite du groupe. Il doit être porteur de projet de jeu en adéquation avec la qualité des joueurs mis à sa disposition.
Gagner à la hussarde, évoluer sans un vrai fonds de jeu et compter sur des exploits personnels de quelques individualités n’a jamais été une assurance vie.
Une équipe qui se respecte et qui nourrit de grandes ambitions ne peut faire l’économie ni sur le résultat, ni sur la manière. Les deux sont solubles dans un même verre.