Le football algérien détient un triste record. Il est le plus gros consommateur d’entraîneurs dans le monde. 14 clubs «pros» sur les 16 que compte la Ligue 1 ont changé d’entraîneurs au moins une fois depuis le début de saison. La valse est le propre des clubs de « l’élite». Pratiquement toute la pyramide du football algérien est touchée par cette tendance que plus personne ne contrôle. Surtout pas la fédération et les clubs budgétaires. La première, impuissante sur toute la ligne, se contente de constater la dérive sans pouvoir intervenir. Elle a trop laissé faire. Son laxisme a encouragé les clubs consommateurs d’entraîneurs à repousser les limites de l’entendement. Les rares mesures qu’elle a tenté d’imposer pour stopper la saignée n’ont eu aucun effet sur la boulimie du changement d’entraîneurs qui hante l’esprits de dirigeants qui n’assument pas leurs responsabilités, qui ont une peur bleue de l’environnement des clubs et qui cèdent facilement à la pression de faux agents qui, très souvent, provoquent et suscitent des crises en interne pour faire tourner leurs affaires. Les autres divisions vivent le même syndrome. La nouvelle direction technique nationale (DTN) sous l’égide de Mustapha Biskri a-t- elle des réponses à proposer, aura-t-elle les mains libres et le soutien indéfectible de la fédération pour apporter les réponses appropriées à un problème qui fait du football algérien la risée dans le monde ? C’est un problème de gouvernance aussi que malheureusement la fédération a toujours été incapable de régler. Pourtant, le sujet est d’une importance que nul ne peut nier. Il touche directement aux fondements techniques du football. L’instabilité généralisée au niveau de la barre technique des clubs est un frein à l’amélioration du niveau général du football, à la progression des joueurs. Les dirigeants en responsabilités ne se foulent pas la rate pour provoquer le changement et l’accompagner. A ce rythme, les clubs seront obligés de constituer un effectif d’entraîneurs équivalent en nombre à celui des joueurs pour changer de coach à chaque match et pourquoi pas deux, voire trois par rencontre. L’instabilité au niveau de la barre technisue n’engendrera rien de bon. Il est du devoir de la fédération de mettre le holà à cette incroyable saga. Surtout que le chapitre est piégé. L’argent qui circule dans ce segment vital du football est un filon exploité à fond la caisse par ceux qui trouvent leur compte dans ce commerce juteux. Et ils sont nombreux. Les moyens de l’endiguer existent. Mais c’est la volonté et le courage qui manquent.