Chan-2022 : Cabale contre le football algérien

06/02/2023 mis à jour: 01:28
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Photo : Sami K.

C’est la loi du sport. Il y a toujours un vainqueur et un vaincu. Le sort a voulu que le trophée prenne la direction de Dakar et non de Dély Ibrahim. La sélection nationale n’a pas encaissé un but durant tout le tournoi, a remporté tous ses matchs avant la finale et, malgré cela, le titre de champion d’Afrique n’ornera pas son palmarès.

Les commentaires qui ont suivi le match de samedi soir ont été très durs. Notamment à l’endroit des joueurs, qui ont été passés à la moulinette. Avant la finale, ils étaient adulés, traités comme des héros, salués partout et par tous. D’un coup, ils ont été rabaissés d’une manière ignoble. Il ne manquait que les poteaux pour les pendre vivants.

Sur la finale, certes ils n’ont pas été brillants et n’ont pas concédé la défaite durant les 120 minutes qu’a duré la partie. L’adversaire, le Sénégal, a confirmé que sa présence en finale était tout sauf une surprise. Il n’y a pas de honte à perdre contre un adversaire aussi valeureux que le Sénégal. Les Lionceaux de la Teranga ont été plus adroits que nos joueurs dans la série de tirs au but. Cet exercice est qualifié de loterie par les amateurs de football. Le procès intenté aux joueurs juste après le dernier penalty raté par Ahmed Kendouci n’a pas lieu d’être.

Dénoncer la faiblesse du niveau du football algérien équivaut à défoncer des portes ouvertes. C’est un exercice à la portée du premier mortel. Cette vérité, tout le monde la connaît sur le bout des doigts. Peu d’observateurs prennent le temps de l’analyser objectivement et de dégager des propositions pour améliorer la situation. C’est cela le vrai et grand drame du football national. Comme les joueurs ont toujours bon dos, c’est sur eux que pleuvent toutes les critiques. Pis, tous les malheurs leur sont endossés. La preuve, le coach national, Madjid Bougherra, et son staff ont été épargnés par les critiques. En football, chaque partie (joueurs, coach, dirigeants …) assume totalement et/ou en partie le succès et l’échec.

C’est dans les défaites, les contre-performances, les échecs que se forgent les succès à venir. Beaucoup sont même allés plus vite que le vent et de manière péremptoire et ont décrété  : «Aucun joueur de la sélection des locaux ne peut jouer en équipe nationale A.» Pourquoi cette dernière truste les titres continentaux et internationaux, est-elle truffée de joueurs de classe mondiale que des petits esprits tentent vaille que vaille de le marteler ? La mémoire est sélective et oublieuse.

A la CAN-2022 au Cameroun, les Verts se sont ramassés devant des équipes qui étaient loin d’être des foudres de guerre (Guinée équatoriale, Sierra Leone) n’est-ce pas ? Malgré cela, il n’y a pas eu de boucan comme lors de ces dernières heures. Il faut raison garder.

Le football algérien a encore beaucoup de chemin à parcourir s’il veut atteindre les sommets du football continental et n’en plus redescendre. Malheureusement, dans le climat délétère actuel et l’ambiance générale, il semble mal «barré» pour réaliser cet objectif.

Des petits malins tapis au sein et autour des structures et instances du football tirent les ficelles et allument les feux de la haine et de la division pour qu’il demeure en l’état. Ces gens ont des intérêts à défendre. Ils le font bien. Malheureusement au détriment du football algérien… avec des complicités partout.

Il y a une cabale contre le football algérien.

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