Céréales : Le gouvernement cherche à redresser la filière

12/04/2022 mis à jour: 00:24
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Le contexte est toujours tendu sur le marché mondial des céréales, avec la persistance de la crise en Ukraine. C’est dans cette conjoncture d’ailleurs que le Conseil des ministres a examiné, dimanche dernier, la situation de la filière céréalière, dont la production a baissé, pour rappel, de plus de 34% durant la saison écoulée. 

Une chute qui a poussé les importations vers le haut. Le temps est en effet à la recherche de solutions pour faire face à la demande en céréales et pour améliorer les rendements, même si les propositions ne manquent pas du côté des spécialistes. Ces derniers ont, à maintes reprises, appelé à libérer les initiatives dans cette filière via le recours aux technologies et les incitations financières. 

En attendant, les rendements continuent à être en deçà des objectifs tracés. Avec un taux de pluviométrie faible cette année, notamment à l’ouest du pays, la tendance s’annonce identique pour les importations. L’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a d’ailleurs multiplié les opérations d’achat à des prix élevés. Et même si une légère amélioration de la production est prévue cette année, le recours aux importations massives sera toujours de mise face à une demande de plus en plus importante. L’enchérissement des cours s’annonce lourd d’impact sur la facture céréalière et sur la filière céréalière, dépendante des engrais importés. 

Un casse-tête pour les pouvoirs publics. L’Algérie n’est pas la seule à subir une telle situation. Et ce, d’autant qu’avec une grande partie du blé, du maïs et d’orge produits à l’échelle mondiale bloquée dans les deux pays en conflit, les prix continuent à flamber, comme l’a souligné l’indice FAO des prix des produits alimentaires, qui a affiché une hausse de 12,6% par rapport au mois de février. Depuis le début de la guerre en Ukraine, les cours du blé ont augmenté de 21%, ceux de l’orge de 33%. 

C’est dire que les prix ont atteint des records. Même tendance pour les engrais et les fertilisants, dont certains ont vu leurs prix grimper de 40%. Ce qui présente une menace sur certaines cultures. L’Algérie n’a d’ailleurs pas été épargnée par cette hausse. Les prix des engrais ont doublé depuis mars. Selon un agronome qui est également subdivisionnaire agricole dans la wilaya de Béjaïa, contacté à cet effet, l’urée, engrais azoté, est passé de 5900 Da à 11 500 Da, alors que le «15 15 15» (engrais minéral) qui se vendait à 7000 DA revient actuellement à plus de 13 000 Da. Rappelons dans ce sens que la Russie est le premier fournisseur d’ammoniac en Europe, un produit indispensable pour la production des engrais azotés. Avec la persistance de la guerre, il faut s’attendre à ce que les prix de ces fertilisants continuent leur hausse. 

Déjà qu’actuellement, les usines d’engrais européennes réduisent considérablement leur production en raison des prix élevés de l’énergie. Ce qui fait aussi que la consommation d’engrais est en baisse chez les agriculteurs des pays habituellement considérés comme principaux fournisseurs de produits alimentaires à travers le monde.

 Ce qui menace le volume des prochaines récoltes dans plusieurs filières et, par ricochet, la disponibilité des quantités à l’exportation. 

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