Les réseaux sociaux, relayés par des médias, indiquent, sans nuance aucune, que la Confédération africaine de football (CAF) a décidé de retirer à la Guinée l’organisation de la CAN 2025.
L’information a fait le tour du continent et ouvert la voie à des supputations sur l’identité des éventuels candidats pour la reprise de cet événement continental. Bien sûr, le nom de l’Algérie a été cité comme potentiel repreneur du tournoi fixé en 2025. Il n’en fallait pas plus pour que la Toile s’enflamme. Certains ont carrément chanté victoire.
Ce n’est pas facile, comme le croient beaucoup. La Guinée est loin d’avoir lâché le morceau. Elle l’a fait savoir au lendemain de la visite à Conakry d’une commission d’inspection dépêchée par la CAF. Le chef de l’Etat, le colonel Mamadi Doumbouya, et le ministre de la Jeunesse et des Sports, Lansana Béo Diallo, ont tout fait pour désamorcer la bombe. Le premier a tonné : «La CAN 2025 est élevée au rang d’intérêt national et prioritaire» et donné ordre pour que tous les moyens soient mis en œuvre pour que le pays accueille la CAN 2025.
Son ministre des Sports lui a emboîté le pas en décrétant : «La CAN prévue en Guinée en 2025 aura lieu dans les délais fixés par la CAF elle-même. Il n’est pas question de l’organiser à une autre date que celle fixée initialement». Pour la Guinée, le dossier est clos.
La CAF reste encore discrète sur le sujet et se contente de lancer des ballons de sonde. Il n’est pas exclu quand même qu’il y ait un changement de calendrier ou de pays organisateur. Le folklore n’est jamais loin lorsqu’il s’agit de ce sujet précis. Et l’Algérie dans tout cela ?
Dans le cas où la CAF retire à la Guinée l’organisation de la CAN 2025, il n’est pas évident que l’Algérie obtienne le feu vert de la CAF, pour remplacer au pied levé la Guinée. Pourquoi ? Parce que la concurrence sera rude. Il y a trois mois, l’Ouganda et la Tanzanie avaient annoncé leur intention de remplacer au pied levé la Guinée au cas où… Le président de la CAF, Patrice Motsepe, a appuyé cette proposition en faveur d’une co-organisation de la CAN 2025 par les deux pays cités. Sa voix est importante dans pareille situation (sans faire de dessin).
A la même époque, le Nigeria et le Bénin (pays limitrophes) ont manifesté la même intention. La différence entre ces deux candidatures et celle de l’Algérie, si notre pays décide de se porter candidat, est de taille. Les rivaux sont bien parés pour cette bataille. Ils ont leurs représentants au sein de l’exécutif ou mieux bénéficient de l’appui du président de la CAF qui a clairement affiché sa préférence en faveur du ticket Ouganda-Tanzanie.
Il en sera toujours ainsi tant que l’Algérie n’aura pas un membre au comité exécutif de la CAF. Les alliances nouées au sein de cet organe extrêmement important jouent en défaveur de notre pays sur le concert du football africain. Il est temps pour notre Fédération de militer en faveur d’un principe que la FIFA a adopté après le Fifagate en 2015.
A savoir, ce n’est plus au Comex de voter pour le choix du pays organisateur de la CAN, mais c’est aux membres du congrès (assemblée générale) que doit revenir le droit de choisir le pays qui organisera la CAN. C’est le moyen le mieux indiqué pour rétablir le droit et la justice et d’éliminer définitivement la mainmise du comité exécutif et surtout de sa poignée de membres sur l’avenir du football continental.