Amnesty International a publié un rapport ce 15 octobre, soulignant les lacunes des constructeurs automobiles en matière de surveillance de l'approvisionnement en métaux essentiels aux batteries électriques, tels que le cobalt, le cuivre, le lithium et le nickel. Intitulé «Recharger les droits», ce rapport évalue l'engagement des grandes marques de véhicules électriques à respecter les normes internationales de vigilance, en particulier celles définies par l'OCDE, pour protéger les droits humains dans leurs chaînes d'approvisionnement.
L'ONG déplore que, malgré des progrès depuis 2017, aucune des 13 entreprises évaluées n'atteigne un niveau de «vigilance raisonnable» dans ce domaine. Mercedes-Benz obtient le meilleur score avec 51 sur 90, suivie de près par Tesla. D'autres grands noms comme Stellantis, Volkswagen, BMW, et Ford se situent dans une catégorie de conformité «modérée». À l'inverse, des marques comme BYD, Mitsubishi Motors, Hyundai, Geely Auto et Nissan sont pointées du doigt pour leur manque d'alignement avec les normes internationales.
Le rapport met aussi en lumière les impacts négatifs de l'extraction des métaux sur les communautés locales, notamment dans le sud-est de la République démocratique du Congo, où Amnesty a dénoncé des expulsions forcées, des actes d'intimidation et des problèmes de santé liés à la pollution. Les violations des droits humains touchent aussi les peuples autochtones dans des pays comme les Philippines, où l'exploitation du nickel a été critiquée.
Amnesty appelle non seulement les entreprises à redoubler d'efforts pour respecter les droits humains dans leurs chaînes logistiques, mais aussi les gouvernements à renforcer les réglementations sur la vigilance en matière de droits humains afin de mieux encadrer les pratiques des multinationales.