Frappées de plein fouet par une baisse exceptionnelle de la pluviométrie, accentuée par l’une des sécheresses les plus sévères enregistrée depuis quelques années, plusieurs wilayas du pays souffrent d’un stress hydrique croissant.
En effet, le niveau des réserves en eau des barrages hydraulique ne cesse de baisser, devenant de plus en plus inquiétant.
C’est un déficit historique jamais atteint auparavant. Cette diminution sensible du niveau d’eau ne sera certainement pas sans conséquence sur la distribution de cette ressource. Dans la wilaya de Bouira et malgré une forte mobilisation de la ressource hydrique (trois barrages), la pénurie d’eau potable persiste dans plusieurs localités de la wilaya. Pour éviter des situations compliquées et difficiles à gérer, les autorités locales ont décidé de maintenir le même dispositif de rationnement de la consommation de l’eau.
Contacté par téléphone, Ismail Abdelkrim, le Directeur des ressources en eau (DRE), a déclaré que le plan d’urgence mis en place depuis deux ans vise essentiellement à sécuriser l’alimentation en eau potable des populations de la région ainsi que d’autres habitants de plusieurs wilayas du Centre, notamment celles alimentées par le barrage Koudiat Acerdoune et Tilesdit. Ce dernier est rempli à hauteur de 62%, a indiqué le responsable précisant que la quantité d’eau existante au niveau du barrage de Koudiat Acerdoune, deuxième plus grand barrage après celui de Bouharoun dans la wilaya de Mila, (680 m3), est de 22 millions de mètres cubes, soit un taux de remplissage de 2,5%.
La situation est extrêmement critique. Le barrage de Oued Lakhal dans la commune de Aïn Bessam, d’une capacité de remplissage de 30 millions de mètres cubes, est pratiquement à sec. La production de l’eau à partir de Koudiat Acerdoune est partagée entre quatre wilayas, à savoir Bouira, Tizi Ouzou, M’sila et Médéa. La production journalière est estimée à 45 000 m3. Ledit barrage assure à lui seul l’approvisionnement en eau potable de quelque 84 communes des wilayas de Bouira, du sud de Tizi Ouzou, de M’sila et Médéa, soit une population de 900 000 âmes. En attendant, tout laisse présager que cette forte baisse du volume des barrages devrait se poursuivre, sous l’effet de la chaleur, jusqu’à la saison des pluies.