Béjaïa : Poignant hommage à Djamel Allam

21/05/2022 mis à jour: 22:44
APS
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Djamel a touché à tout : de machiniste au théâtre, à l’acteur, en passant par la peinture, l’écriture, la poésie et la production cinématographique

Un poignant hommage a été rendu jeudi à la maison de la culture de Béjaïa à l’artiste disparu Djamel Allam à l’occasion d’un regroupement anodin, de sa famille, dont son épouse et ses deux enfants, ses amis proches (artistes ou autres) des figures de la culture locales et beaucoup d’anonymes. 

L’hommage a été décidé au dernier moment et a coïncidé avec le retour de sa famille à Béjaïa, venue se recueillir sur sa tombe et surtout faire avancer et mûrir tous les projets amorcés dans le but d’entretenir sa mémoire, a souligné dans ce contexte son ami et chanteur chaâbi, Yacine zouaoui, qui a fait cas à l’occasion des possibilités de création d’une fondation au nom de l’artiste, d’une probable baptisation du futur institut national de musique à Béjaïa dont l’inauguration est prévue pour septembre prochain et enfin la publication post-mortem d’un ouvrage voire d’une autobiographie écrite de ses mains et de son vivant. 

Ce sont là des projets majeurs et urgent que d’aucuns voudraient voir aboutir, et ce, parallèlement à une pléiade d’autres dont le contenu n’a pas été révélé mais qui pourraient éventuellement faire l’objet d’un traitement au sein de la fondation à créer, notamment l’érection d’une stèle à son effigie, à l’entrée du nouvel institut de musique, en phase d’équipement actuellement après l’achèvement total des travaux le concernant. «Djamel est éternel et immense. Et son nom est intiment lié à celui de Béjaïa. Nous avons le devoir de nourrir sa mémoire», commentera Omar Reghal, directeur de la culture et des arts de la wilaya Béjaïa, ne manquant pas de rappeler et son parcours artistique et celui de son engagement patriotique. 

Lui emboîtant le pas et pour corroborer le propos, l’éditeur et écrivain Brahim Tazaghart a tenu a rappeler que «beaucoup ont fui le pays durant la période du terrorisme, lui est resté sur place malgré toutes les menaces qui pesaient sur lui». Cette rencontre, précédée la matinée par un dépôt de gerbe de fleurs sur sa tombe, en fait a donné l’occasion à beaucoup d’acteurs d’apporter des témoignages vivants sur l’homme, son humanisme, son engagement, son humour corrosif, et son humilité. D’aucuns ont loué le chanteur au talent immense, l’aura qu’il a apporté universellement à la chanson d’expression kabyle mais aussi l’éventail de ses talents cachés, Djamel ayant touché à tout, de machiniste au théâtre, à l’acteur, en passant par la peinture, l’écriture, la poésie et la production cinématographique. 

Il a même participé à la gestion derrière les rideaux de l’équipe de football de la JSM Béjaïa, rapportera l’un de ses anciens dirigeants, Djamel Boucheta. De tous ses talents évidents l’homme tranchait par son humanisme et son humanité. «C’était un artiste aux grandes valeurs humaines», dira simplement de lui son épouse qui le trouve «absolument merveilleux», évoquant notamment son talent et sa passion.

 La cérémonie d’hommage, précédée par la projection d’un film documentaire sur sa vie et son parcours, a donné lieu a des remises de cadeaux à sa femme et à ses enfants, offerts par des artistes peintres, des écrivains ou des anonymes qui ont exhibé ses portraits et ses photos. 

Djamel Allam, né dans les montagnes des ath-Oughlis à Sidi-Aïch en juillet 1947, a tiré sa révérence en septembre 2018 à Paris, suite à une longue maladie. Il a été inhumé à Béjaïa qui l’a adopté et dont il est devenu l’enfant prodigue et le généreux donateur.

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