Au moins 37 personnes sont tombées en martyrs dans un raid de l’aviation sioniste, mené vendredi sur la banlieue sud de la capitale libanaise, Beyrouth, selon un nouveau bilan annoncé hier par le ministère de la Santé libanais.
Le bilan du raid ciblant la zone d’Al Jamous, dans la banlieue sud de Beyrouth, est «passé à 37 martyrs», a précisé le ministère de la Santé, soulignant que «le déblaiement des décombres» du bâtiment détruit est toujours en cours. Un précédent bilan faisait état de 31 martyrs, dont trois enfants et sept femmes. Les raids sionistes sur les villes du Liban, celles du Sud notamment, ont fait plus de 700 martyrs depuis le 7 octobre 2023, date du début de l’agression génocidaire contre Ghaza, selon les autorités libanaises.
Selon l’ONU, plus de 110 000 personnes ont été déplacées dans le sud du Liban par les agressions de l’armée sioniste. Les explosions simultanées de bipeurs et autres appareils de communication au Liban cette semaine sont «tout simplement du terrorisme», cité par l’APS, a accusé vendredi le ministre libanais des Affaires étrangères, qualifiant l’entité sioniste d’«Etat voyou». «Faire exploser à distance des appareils de communication de façon collective, sans aucun égard pour ceux qui les portent ou qui est autour est une méthode de guerre sans précédent dans sa brutalité et sa terreur, ciblant des milliers de personnes d’âges différents vaquant à leurs occupation dans leurs maisons, dans la rue, à leur travail, dans les centres commerciaux, est tout simplement du terrorisme», a déclaré Abdallah Bou Habib devant le Conseil de sécurité de l’ONU.
Le droit international «interdit» l’utilisation d’appareils «piégés» ayant l’apparence d’objets «inoffensifs», a insisté vendredi devant le Conseil de sécurité le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk. «C’est un crime de guerre de commettre des violences destinées à propager la terreur parmi les civils», a-t-il ajouté lors d’une réunion après des explosions via des cyberattaques imputées à l’entité sioniste au Liban.
«La guerre a des règles», a-t-il martelé, répétant son appel pour une enquête «indépendante, rigoureuse et transparente». «Cibler de façon simultanée des milliers d’individus, que ce soit des civils ou des membres de groupes armés, sans savoir qui est en possession des appareils concernés, de leur localisation et de leur environnement au moment de l’attaque, viole le droit humanitaire international et, le cas échéant, le droit humanitaire international», a-t-il ajouté. «Il est ainsi difficile de concevoir comment, dans ces circonstances, de telles attaques pourraient être conformes aux principes clés de distinction, de proportionnalité et de précaution.»
«Ces attaques représentent un nouveau développement dans la guerre, où les appareils de communication deviennent des armes (...). Cela ne peut pas être la nouvelle normalité», a-t-il lancé. Avant la réunion, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, de son côté, a appelé à la «retenue maximale» de toutes les parties.
«Un conflit bien plus destructeur»
«Nous sommes très inquiets de l’intensification de l’escalade autour de la Ligne bleue (ligne de démarcation définie par l’ONU entre le Liban et l’entité sioniste), y compris la frappe meurtrières aujourd’hui à Beyrouth. Nous appelons toutes les parties à la désescalade immédiatement. Tout le monde doit faire preuve d’une retenue maximale», a déclaré Stéphane Dujarric. La cheffe des Affaires politiques de l’ONU, Rosemary DiCarlo, a averti vendredi soir contre «un conflit bien plus destructeur» au Moyen-Orient, à la suite des agressions sionistes répétées contre le Liban. Cet avertissement a été lancé lors de la réunion du Conseil de sécurité, tenue à la demande de l’Algérie, sur la situation au Moyen-Orient pour examiner les derniers développements au Liban, notamment les cyberattaques sionistes contre des appareils de communication dans plusieurs régions du Liban et le raid sioniste ayant visé la banlieue sud de Beyrouth. Intervenant lors de cette réunion, Rosemary DiCarlo a déclaré au Conseil de sécurité que les nouvelles attaques au Liban risquaient de déclencher «un conflit bien plus destructeur». «Nous risquons d’assister à une conflagration qui pourrait éclipser même la dévastation et les souffrances observées jusqu’à présent», a-t-elle averti devant les 15 membres du Conseil, avant d’ajouter qu’«il n’est pas trop tard pour éviter de telles folies. Il y a encore de la place pour la diplomatie».
Des milliers d’appareils de communication sans fil avaient explosé, mardi et mercredi à Beyrouth et dans divers autres régions du Liban, faisant au moins 37 morts et 3000 blessés. Depuis le 8 octobre 2023, l’entité sioniste n’a pas cessé de multiplier ses attaques contre les villes du sud du Liban, faisant des centaines de morts et autant de blessés. R. P.
L’Iran condamne des frappes aériennes «vicieuses»
Le ministère iranien des Affaires étrangères a condamné vendredi la frappe aérienne de l’entité sioniste «brutale et vicieuse» sur une banlieue de Beyrouth, qui a fait au moins 14 martyrs et des dizaines de blessés. «La frappe aérienne brutale et vicieuse du régime sioniste sur Beyrouth
(...) constitue une violation flagrante du droit international, ainsi qu’une violation de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de la sécurité nationale du Liban», a déclaré le porte-parole du ministère,
Nasser Kanani, dans un communiqué. «Il ne fait aucun doute que le régime sioniste cherche à intensifier les tensions et à élargir la géographie de la guerre et du conflit dans la région», a-t-il poursuivi, ajoutant qu’«une politique aussi vicieuse constitue une menace claire et maximale pour la paix et la sécurité internationales». Le ministère de la Santé libanais a fait état d’au moins 14 martyrs dans le raid.