Indéfectible » de son pays face à «l’ennemi rusé, dangereux et agressif», à quelques heures de son arrivée à Pyongyang pour une visite de deux jours selon l’AFP, citant des médias du Nord. Il est accompagné en la circonstance de son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, et de son ministre de la Défense, Andreï Belooussov.
A cette occasion, un accord de partenariat stratégique pourrait être signé entre ces deux pays dont l’Occident perçoit l’alliance comme une menace. «La Russie a soutenu (la Corée du Nord) et son peuple héroïque dans leur lutte pour défendre leur droit à choisir la voie de l’indépendance, de l’originalité et du développement par eux-mêmes dans la confrontation avec l’ennemi rusé, dangereux et agressif, hier et demain également, et elle les soutiendra indéfectiblement à l’avenir», a écrit V. Poutine dans une tribune publiée par le quotidien officiel nord-coréen Rodong Sinmun et l’agence KCNA. Il a aussi affirmé que Pyongyang «soutient fermement» l’offensive militaire russe en Ukraine et l’en a remercié.
Américains et Européens s’inquiètent du rapprochement de Moscou et Pyongyang, accusant le Nord de livrer des munitions à la Russie pour son intervention en Ukraine en échange d’une assistance technologique, diplomatique et alimentaire. Cette visite «montre à quel point le président Poutine et Moscou sont désormais dépendants des pays autoritaires du monde entier. Leurs amis les plus proches et leurs plus grands soutiens de l’effort de guerre russe, la guerre d’agression, sont la Corée du Nord, l’Iran et la Chine», a commenté lundi le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, depuis Washington, soulignant que la Russie désormais «viole les sanctions» imposées à Pyongyang. «Ce qui nous préoccupe, c’est l’approfondissement de la relation entre ces deux pays, pas seulement à cause de l’impact que cela aura sur le peuple ukrainien, car nous savons que des missiles balistiques nord-coréens sont toujours utilisés pour frapper des cibles ukrainiennes, mais aussi parce qu’il pourrait y avoir une certaine réciprocité qui pourrait affecter la sécurité de la péninsule coréenne», a déclaré de son côté le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby.
Le conseiller diplomatique de V. Poutine, Iouri Ouchakov, a dit aux médias russes que «des documents importants, très significatifs» seront signés, évoquant «la conclusion possible d’un accord de partenariat stratégique global».
Cette visite en Corée du Nord a lieu neuf mois après que V. Poutine a accueilli Kim Jong Un dans l’Extrême-Orient russe.
«Partenariat stratégique»
Selon les Occidentaux, Pyongyang a puisé dans ses vastes stocks de munitions pour ravitailler massivement la Russie, et le Pentagone a accusé la semaine dernière Moscou d’utiliser des missiles balistiques nord-coréens en Ukraine. En échange, selon Washington et Séoul, la Russie a fourni à la Corée du Nord son expertise pour son programme de satellites et a envoyé de l’aide pour faire face aux pénuries alimentaires du pays. En mars, la Russie a utilisé son veto au Conseil de sécurité de l’ONU pour mettre fin à la surveillance des violations des sanctions internationales visant la Corée du Nord, un cadeau majeur à Pyongyang. Quelques heures avant l’arrivée prévue de V. Poutine à Pyongyang, des incidents ont éclaté à la frontière intercoréenne.
Selon l’état-major sud-coréen, «plusieurs dizaines de soldats nord-coréens ont franchi la ligne de démarcation militaire», avant de battre en retraite sous les tirs de sommation du Sud. Il s’agit de la deuxième incursion de ce type en moins de deux semaines.
Séoul a fourni une importante aide militaire à l’Ukraine, où le président sud-coréen Yoon Suk Yeol s’est rendu le mois dernier, et prend part aux sanctions occidentales contre Moscou.