La ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, a annoncé, jeudi à Alger lors de l’ouverture des assises nationales sur la «révision du système juridique relatif à la protection du patrimoine culturel», l’installation au terme des travaux d’un groupe de travail multisectoriel pour l’élaboration d’une mouture du texte amendant la loi 04-98 relative à la protection du patrimoine culturel et de ses textes d’application.
Pour la ministre, l’organisation de ces assises, qui se déroulent en présence du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, de responsables d’instances officielles, de représentants des secteurs ministériels et d’experts, traduit «l’intérêt majeur qu’accorde notre secteur à ce dossier stratégique».
Ces assises auxquelles ont participé l’ensemble des acteurs concernés visent à «développer le système de protection et de moderniser les mécanismes pour l’optimisation de l’efficacité et la l’obtention des résultats escomptés. La protection du patrimoine est un devoir national par excellence et un enjeu majeur pour l’Etat algérien», a-t-il expliqué.
L’amendement de ce texte de loi a plusieurs objectifs, dont le renforcement des opérations juridiques et organisationnelles relatives à la protection du patrimoine culturel algérien, la mise en place des mesures à même d’intensifier les interventions en matière de protection, la protection de la propriété intellectuelle des composantes du patrimoine culturel, la création de nouveaux mécanismes de valorisation et de promotion, la définition des cadres d’exploitation économique des monuments et sites archéologiques, outre la modernisation et la numérisation des outils scientifiques pour inventorier le patrimoine culturel au niveau de l’ensemble des organes concernés par cette opération.
Mme Mouloudji a annoncé, par ailleurs, l’organisation d’une rencontre internationale sur le patrimoine subaquatique au cours «du 1er trimestre» de l’année en cours. Concernant le patrimoine immatériel, elle a rappelé que l’Algérie «compte 11 éléments immatériels sur les listes du patrimoine culturel mondial de l’Unesco», ajoutant que le ministère de la Culture et des Arts œuvre pour la classification de plus d’éléments immatériels, le dernier en date étant le dossier «Costume féminin festif du Grand-Est algérien : savoirs et compétences liés à la couture et à la fabrication de bijoux de décoration : la guendoura et la melhfa», déposé en mars 2023. La ministre a, en outre, affirmé que «d’autres dossiers sont en cours d’élaboration pour la classification de plus de composantes immatérielles de notre riche patrimoine ancré dans les racines de l’humanité».
Les plénières ont été marquées par des interventions d’experts algériens et étrangers sur les thématiques liées à «la révision du système juridique relatif à la protection du patrimoine en Algérie : défis et perspectives», «la place du patrimoine culturel dans les études stratégiques» et «les moyens juridiques de récupération des biens culturels pillés pendant la période coloniale». Quatre ateliers ont aussi été consacrés à «la protection du patrimoine culturel immatériel», «la protection et l’exploitation des biens culturels immobiliers», «les recherches archéologiques» et «la protection des biens culturels mobiliers».