La hausse des prix du gaz en Europe, induite notamment par l’escalade des tensions entre la Russie et l’Ukraine, coïncide avec une baisse de l’excédent record de gaz accumulé par les pays européens, durant l’hiver.
Les prix à terme du TTF néerlandais (référence européenne) ajustés à l’inflation pour le mois à venir ont atteint en moyenne 38 euros par mégawattheure (MWh) jusqu’à présent, contre 26 euros en février. Cette semaine, les cours de référence du gaz européen ont atteint leur plus haut niveau depuis la mi-décembre, à près de 43 euros par MWh, influencés par les craintes de pénurie d’approvisionnement.
Les installations de stockage étaient remplies à un peu moins de 88%, contre plus de 89% en 2023 indique Reuters, et il est peu probable que les prix retombent aux plus bas de février et mars, à moins que l’hiver à venir ne s’avère beaucoup plus doux que la normale pour la troisième fois consécutive, souligne l’agence.
Les risques géopolitiques pèsent en outre sur la courbe des prix et font craindre une rupture d’approvisionnement en provenance de Russie. Les combats dans la région de Koursk, en Russie, ainsi que les risques géopolitiques au Moyen-Orient ont entraîné une flambée des prix du gaz en Europe, poussant les traders à chercher une protection contre les prix élevés.
Changement de cap
Dans ce contexte, les raffineries européennes réagissent en adaptant leur stratégie énergétique. Selon le média Energy News, le gaz naturel liquéfié (LNG), dont le prix a atteint 12,397 dollars le MMBtu en août 2024, exerce une pression financière intense sur ces installations.
Cette flambée des prix, avec une hausse de 23 % sur un mois, pousse les raffineries à se tourner vers le gaz de pétrole liquéfié (GPL), un choix dicté par la nécessité de maîtriser les coûts opérationnels. Le propane, qui compose principalement le GPL, se négocie actuellement à 520 dollars la tonne dans le hub stratégique d’Amsterdam-Rotterdam-Anvers.
Cette alternative est devenue, selon la même source, particulièrement attrayante, car elle offre une stabilité que le marché du gaz naturel ne peut garantir, en raison de sa forte volatilité.
Ce changement de cap s’observe également dans les volumes d’exportation de GPL. Des ventes qui ont diminué, reflétant la rétention de cette ressource pour un usage interne. L’orientation vers le GPL est une réponse pragmatique à une situation économique tendue, selon le média spécialisé.
En optant pour cette source d’énergie, les raffineries évitent de subir les coûts exorbitants du gaz naturel, tout en sécurisant leur approvisionnement. Ce basculement n’est pas sans conséquence pour le marché de l’énergie. La réduction de la demande en gaz naturel pourrait affecter les prix du GNL à moyen terme.
De plus, le recours accru au GPL pourrait accélérer les investissements dans des infrastructures adaptées à son stockage et à sa distribution, modifiant ainsi les perspectives énergétiques régionales, selon le média.