Qui n’a jamais sauté un repas dans la journée pour des raisons d’emploi du temps, économiques ou même volontairement ? Si c’est votre cas, cette étude américaine pourrait désormais vous en dissuader : elle révèle que ne manger qu’un seul repas par jour serait potentiellement lié à un risque de mortalité plus élevé.
La recherche porte sur 24 011 adultes américains de plus de 40 ans et conclut que sauter le petit-déjeuner serait associé à un risque plus élevé de mourir d’une maladie cardio-vasculaire, tandis que sauter le déjeuner ou le dîner serait associé à un risque de mortalité plus élevé toutes causes confondues. L’augmentation des chances de mourir pourrait aussi être une conséquence d’une consommation des repas trop rapprochée. C’est ce qui permet à l’épidémiologiste Yangbo Sun d’affirmer que «sur la base de ces résultats, il est recommandé de manger au moins deux à trois repas, répartis tout au long de la journée». Trente pour cent des participants à l’étude affirment manger régulièrement moins de trois repas par jour. Il semble que ces derniers soient plus susceptibles, selon les données, d’être de sexe masculin, plus jeunes que les autres, moins instruits et avec un revenu inférieur à la moyenne. Il apparaît également que le saut de repas est plus fréquent chez ceux qui fument, boivent davantage d’alcool, souffrent d’insécurité alimentaire et consomment moins de calories dans l’ensemble.
Pour votre santé, mangez au moins trois repas par jour
Attention néanmoins aux corrélations fallacieuses: cette étude n’établit pas un lien de cause à effet direct entre le fait de sauter des repas et une mort plus précoce.
Elle n’est pas assez complète pour cela. Cependant, elle met en avant qu’il existe une association entre ces deux phénomènes qui mérite d’être approfondie. L’équipe de recherche a d’ailleurs déjà essayé de neutraliser plusieurs facteurs liés au mode de vie, tels que le tabagisme, la consommation d’alcool ou l’insécurité alimentaire et a ajuster ses conclusions depuis.
«Nos résultats sont basés sur des observations tirées de données publiques et n’impliquent pas de causalité, affirme l’épidémiologiste Wei Bao, de l’université de l’Iowa. Néanmoins, ce que nous avons observé a un sens métabolique.» Ce que ce dernier entend par «sens métabolique», c’est que le fait de sauter des repas conduit généralement à absorber plus de calories à la fois, ce qui peut entraîner des déséquilibres dans la manière dont notre corps régule le glucose et ainsi mener à une détérioration du système métabolique.
«Notre recherche apporte des preuves indispensables sur l’association entre les comportements alimentaires et la mortalité dans le contexte de l’heure des repas et de la durée de ces derniers», affirme Wei Bao. De quoi remettre en question, possiblement, toutes nos croyances en les bienfaits du jeûne intermittent.