La Hongrie a envoyé ce week-end une nouvelle proposition à Bruxelles, où des négociations sont en cours pour tenter de débloquer une aide financière à l’Ukraine lors du sommet prévu jeudi à Bruxelles. «Nous avons proposé un compromis», a déclaré hier sur X (ex-Twitter) Balazs Orban, directeur politique du Premier ministre Viktor Orban (sans lien de parenté), confirmant des informations du Financial Times (FT), selon l’AFP.
Selon le quotidien britannique, le gouvernement hongrois s’est dit prêt, dans une lettre envoyée à Bruxelles samedi, à puiser dans le budget de l’Union européenne (UE), à condition de pouvoir obtenir la possibilité d’une révision. Le responsable nationaliste, seul dirigeant de l’UE à avoir maintenu des liens étroits avec le Kremlin après l’offensive russe en Ukraine, a mis en décembre son veto au versement d’une aide de 50 milliards d’euros sur quatre ans à ce pays en guerre.
Si aucune solution n’est trouvée jeudi, Bruxelles a préparé un document appelant les dirigeants des 26 autres pays à publiquement menacer de priver la Hongrie des fonds qui lui reviennent, rapporte le FT, afin de faire pression sur Budapest en «mettant en danger sa monnaie» et en ébranlant la confiance des investisseurs, affirme le journal. «La Hongrie ne cédera pas au chantage !» a réagi sur son compte Facebook le ministre des Affaires européennes, Janos Boka, assurant que Budapest a toujours participé aux «discussions de manière constructive». Mais à Bruxelles, des diplomates ne cachent pas leur impatience face à un Viktor Orban imprévisible, dont les revendications varient d’une semaine à l’autre.
En contrepartie de la levée de son veto, le dirigeant hongrois a ainsi exigé mi-décembre le versement de «la totalité des fonds» européens attribués à la Hongrie. Des milliards d’euros restent gelés par Bruxelles, en raison d’inquiétudes liées notamment au respect des droits des personnes LGBT+, de la liberté académique et du droit d’asile dans le pays.