71 palestiniens tués en 24 heures à Ghaza : Carnages à Jabaliya et Khan Younès

29/04/2025 mis à jour: 07:14
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L’enfer des familles ghazaouies n’en finit pas

Alors que les négociations autour d’un accord de cessez-le-feu durable patinent, des raids sauvages ont semé de nouveau la mort hier dans divers secteurs de la bande de Ghaza, faisant des dizaines de victimes.

Selon l’agence Wafa, «huit citoyens sont tombés en martyrs dimanche soir lorsque l’occupation a bombardé une maison de la famille Kawarea à Joura Al Lot, au sud de Khan Younès». «Les martyrs sont : l’enfant Amjad Muhammad Kawarea, l’enfant Anas Muhammad Kawarea, l’enfant Lin Jihad Kawarea, Hiba Kawarea Majaida, Ahmed Hamdan Kawarea, Ayman Muhammad Kawarea, ainsi qu’une femme non identifiée», détaille Wafa. La même source ajoute que «deux autres citoyens ont péri dans le bombardement du camp Al Shafi’i, à l’ouest de la ville de Khan Younès». 

Au nord de la bande de Ghaza, un autre massacre a semé l’émoi dans le camp de Jabaliya où dix personnes ont été tuées hier dans une frappe qui a ciblé une habitation civile, affirme l’agence d’information palestinienne. Wafa signale une énième tuerie perpétrée cette fois à Beit Lahia, toujours au nord de l’enclave où six personnes ont trouvé la mort et plusieurs autres ont été blessées dans un raid sur une maison à l’ouest de la ville.

Boucherie dans un café à Nusseirat

L’agence Wafa a rapporté par ailleurs cette boucherie commise dimanche soir près du camp de Nusseirat. «Sept citoyens sont tombés en martyrs et d’autres ont été blessés après que l’occupation ait pris pour cible le café Al Saftawi, sur la rue Salah Al Din, près de l’entrée des camps de réfugiés de Nusseirat et Al Bureij, dans le centre de la bande de Ghaza. Les martyrs sont : Hashim Hisham Al Saftawi, Salama Al Saftawi, Ahmed Al Saafin, Mohammed Nahed Al Jadi, Ibrahim Weshah et Wadi’e Ziada», relate l’agence de presse. 

Le Centre d’information palestinien a indiqué de son côté que «23 personnes sont tombées en martyres depuis minuit», soit au cours de la nuit de dimanche à lundi et jusqu’en fin de matinée, hier.

Parmi ces victimes, «un groupe de citoyens pris pour cible dans la rue Lababidi, à l’ouest du carrefour Al Ghafri à Ghaza». «Un autre citoyen a été tué et d’autres ont été blessés lors d’un bombardement israélien cet après-midi (hier, ndlr) à proximité du rond-point Abu Mazen, à l’ouest de la ville de Ghaza», relève le CPI. 

Le site palestinien nous apprend aussi dans son compte-rendu quotidien que «sept citoyens sont tombés en martyrs lorsque l’occupation a bombardé une maison de la famille Al Ghamari dans la zone d’Al Karama Ouest, au nord-ouest de la ville de Ghaza». A Ghaza-city toujours, «l’artillerie de l’occupation a bombardé les quartiers d’Al Tuffah et d’Al Shuja’iya (…). Les engins de l’occupant ont tiré massivement en direction des zones situées à l’est de la ville de Ghaza», complète le Centre d’information palestinien. 

Au centre du territoire assiégé, le site d’information signale la mort brutale d’une petite fille fauchée par «une frappe aérienne israélienne sur le camp d’Al Maghazi». Au sud, «des avions israéliens ont lancé une attaque aérienne sur la zone orientale de la ville de Rafah». Le CPI a enregistré à son tour une série d’attaques qui ont visé plusieurs sites urbains dans le gouvernorat de Khan Younès. 

Plus de 18 000 enfants palestiniens tués par Israël

Le Centre palestinien d’information a rapporté au passage ce détail qui renseigne sur l’ivresse assassine des snipers du ciel israéliens : «Selon des témoins, l’aviation de l’occupant a ciblé un vélo conduit par des enfants qui transportaient un sac de farine qu’ils avaient obtenu pour nourrir leur famille.» Cruel. 

Mentionnant des sources médicales, l’agence Wafa affirme que «plus de 65% des martyrs victimes de l’occupant sont des enfants, des femmes et des personnes âgées», précisant que les forces d’occupation «ont tué plus de 18 000 enfants, plus de 12 400 femmes et anéanti plus de 2 180 familles, où le père, la mère et tous les membres de la famille ont péri». 

En outre, «pour plus de 5070 autres foyers palestiniens, un seul membre de la famille est resté en vie». Les mêmes sources médicales citées par Wafa ont indiqué que «plus de 1400 médecins et personnels de santé et 113 membres de la Défense civile ont perdu la vie en plein exercice de leur mission humanitaire».

L’occupant sioniste a également «tué de sang-froid environ 212 journalistes dans des tentatives répétées de faire taire la voix de la vérité et de dénonciation des crimes (israéliens)». Ce décompte non exhaustif livré hier par l’agence Wafa comprend également la communauté pédagogique : «Plus de 13 000 étudiants, plus de 800 enseignants et membres du personnel dans le secteur de l’éducation, plus de 150 scientifiques, académiciens, professeurs d’université et chercheurs, ont trouvé la mort» dans les bombardements israéliens. 

Selon le ministère de la Santé de Ghaza, les hôpitaux de l’enclave dévastée ont reçu les dépouilles de 71 martyrs dont 14 ont été extraits des décombres, en 24 heures, soit entre la journée de dimanche et la matinée d’hier. En outre, il a été enregistré 153 blessés victimes des frappes israéliennes. 

Ces chiffres portent à 2222 morts et 5751 blessés le bilan de l’offensive sioniste contre la population de Ghaza depuis la rupture du cessez-le-feu le 18 mars. Au total, 52 314 Palestiniens ont été tués et 117 792 autres ont été blessés depuis le 7 octobre 2023, précisent les autorités sanitaires palestiniennes. Mustapha Benfodil
 

 

Comité international de la Croix-Rouge (CICR) : La reprise de l’agression a déclenché «un nouvel enfer» 

La reprise de l’agression sioniste contre la bande de Ghaza a déclenché «un nouvel enfer» dans le territoire palestinien, a averti hier le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Pierre Krahenbühl. «Ghaza subit et endure des morts, des blessés, des déplacements multiples, des amputations, des séparations, des disparitions, des famines et un déni d’aide et de dignité à grande échelle, et juste au moment où le cessez-le-feu (...) laissait croire aux gens qu’ils avaient survécu au pire, un nouvel enfer s’est déclenché», a déclaré M. Krahenbühl lors d’une conférence sur la sécurité à Doha au Qatar. Selon lui, «plus de 400 travailleurs humanitaires et 1000 travailleurs de la santé ont été tués à Ghaza, parmi lesquels 36 de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge». «Cette horreur et cette déshumanisation nous hanteront pendant des décennies», a-t-il encore dit. Selon les autorités sanitaires palestiniennes, les agressions perpétrées par l’occupation sioniste ont fait 2151 martyrs et 5598 blessés depuis le 18 mars, date de la rupture du cessez-le-feu par l’occupant, tandis que le bilan de l’agression génocidaire contre l’enclave palestinienne s’élève à 52 243 martyrs et 117 639 blessés, depuis le 7 octobre 2023. 

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