Une question revient sur toutes les lèvres : sur quels critères les centres d’examen sont désignés ? Et pourquoi le ministère de l’Education nationale ne pense pas à une logistique appropriée dans ce cas, au moins pour assurer la restauration et mettre les candidats au bac dans d’excellentes conditions psychologiques.
Le baccalauréat suscite le stress et l’anxiété chez les candidats mais aussi chez les parents, qui sont souvent obligés d’accompagner leur enfant tôt le matin aux centres d’examen, loin de leur lieu de résidence habituel.
Cette situation est vécue avec beaucoup de tensions, voire de nervosité. Une question revient sur toutes les lèvres : sur quels critères les centres d’examen sont désignés ?
Et pourquoi le ministère de l’Education nationale ne pense pas à une logistique appropriée dans ce cas, au moins pour assurer la restauration et mettre les candidats au bac dans d’excellentes conditions psychologiques.
Saïd habite El Achour et emmène son fils jusqu’à Bouzaréah, dans un centre excentré, avec toutes les tracasseries. Il a peur du retard ou d’un imprévu, tel qu’une panne de voiture, un accident de la circulation, de l’encombrement et des points noirs au niveau du réseau routier à Alger, qui risquent de priver son fils de passer l’examen.
Il fait tout pour ne pas transmettre son stress à son fils qui a besoin d’être rassuré et soutenu. Dès le soir, l’inquiétude monte d’un cran. Son sommeil est souvent perturbé et agité. Dans sa tête défilent tous les scénarios-catastrophes. En plus, la majorité des centres d’examen sont dépourvus de demi-pensionnat ou de service de restauration.
Alors, pour se nourrir, les candidats au bac n’ont pas vraiment l’embarras du choix : ils se débrouillent comme ils peuvent. Certains recourent au «frites-omelette» et du jus dans de petites gargotes ou de pizzas, alors que d’autres ramènent avec eux leurs propres sandwichs préparés à la maison pour éviter toute intoxication alimentaire, surtout en ces temps de fortes chaleurs. Saïd a été obligé de prendre un congé pour se consacrer pleinement à son fils, qui a besoin de sa présence à ses côtés.
Il faut dire qu’à Alger et généralement dans les grandes villes, c’est moins pénible. A l’intérieur du pays, particulièrement dans les zones montagneuses, c’est plutôt la galère, la souffrance et les tracasseries.
Selon certains témoignages, les candidats sont contraints de louer en ville pour cette période. Ils sont presque contraints de le faire et cela entraîne d’abord «une perte des repères», ce qui peut être très compliqué à gérer émotionnellement. Par exemple, à Tizi Ouzou, des gens de Larbaâ se retrouvent à Iferhounène.
La situation se pose surtout pour les candidats libres, qui sont dans des établissements aux antipodes de leur lieu de résidence. Imaginez dans ce cas la fatigue des candidats au bac qui s’accumule et risque de peser sur leur concentration et leurs réponses aux questions.
Ils se réveillent aux aurores et rentrent tard. Une véritable course quotidienne contre la montre, sans compter les dépenses, véritable fardeau en ces temps de crise économique, de chute brutalE du pouvoir d’achat, de la cherté des produits et l’inflation, qui a plongé de nombreux ménages dans le rouge.
Pour les classes moyennes, la stagnation est un peu plus récente, mais bel et bien réelle. Le transport et la restauration en l’absence de demi-pensionnat sont des dépenses qui alourdissent les charges.
La seule consolation des parents est que pareils sacrifices puissent aboutir au succès de leurs enfants qui pourront décrocher le bac et accéder à l’université, poursuivre leurs études et trouver un emploi qui leur permettra de s’intégrer dans la société.