Djerba est l’une des destinations les plus privilégiées de la Tunisie. Néanmoins, elle reste peu fréquentée par les touristes algériens par rapport aux autres villes balnéaires tunisiennes. Pouvez-vous nous dire s’il y a des initiatives de votre part pour promouvoir le tourisme de cette destination pour notre communauté ?
En effet, l’île de Djerba est l’une des plus belles destinations au monde. Elle est classée dans le top 10 des meilleures destinations. Djerba, c’est un million de touristes par an, et elle attire toutes les nationalités du monde. Il est vrai, qu’aujourd’hui, le touriste algérien ne fréquente pas vraiment assez la destination. Ce n’est pas parce que Djerba est mal connu, nous avons effectué au passé de nombreuses explorations de la destination avec nos partenaires médias et le monde de la presse dans le cadre des collaborations internationales où nous avons beaucoup fait la promotion du potentiel touristique de la région. D’ailleurs, les médias sont un partenaire solide pour le marketing de Djerba. Ce qui manque aujourd’hui pour promouvoir cette destination en Algérie est la connexion aérienne. Il est judicieux de mettre en place des vols charters et réguliers. C’est sur ce volet que travaillent les autorités des deux pays. Ce sera le seul moyen qui nous permettra de promouvoir l’île pour le marché algérien.
Selon les statistiques de l’Office national du tourisme tunisien, Djerba attire plus d’un million de touristes par an. Comment avez-vous pu gérer le tourisme après la période post-Covid ?
Il faut dire que cette crise sanitaire a eu des mauvaises conséquences sur tous les secteurs, notamment celui du tourisme. Il a fallu beaucoup d’efforts surtout sur le plan du protocole sanitaire pour rassurer nos clients et nos touristes. Nous avons réussi quelque part à atténuer les risques majeurs de cette crise grâce aux campagnes publicitaires un peu partout en Europe pour relancer la destination. C’est ainsi que nous avons pu surmonter la pandémie. Cela démontre la résilience du secteur touristique tunisien et cela va de soit car notre expérience dans le secteur date de plus d’un demi-siècle. Cette résilience fait preuve de savoir-faire des Tunisiens aussi bien dans l’administration que dans le secteur occupé.
Quelles sont les nationalités qui ont une prédominance sur le tourisme de l’île ?
Sur l’ensemble du tourisme de la région, la première nationalité qui visite Djerba sont les Français. En seconde place, les Tunisiens pour lesquels nous travaillons avec rigueur pour satisfaire le tourisme local. Ensuite, nous avons les Libyens par rapport à la proximité. Il y a aussi les Allemands, les Tchèques et les Polonais. Environs 16 nationalités visitent la destination. Ce sont les marchés classiques de l’île de Djerba.
Quels sont les atouts touristiques incontournables de l’île et sa particularité ?
Pour commencer, il y a l’aspect climat qui favorise le tourisme dans la destination. Djerba dispose d’un climat doux durant toutes les saisons, à l’exception du mois de juillet et août. L’autre particularité est la proximité déjà avec deux pays voisins qui sont la Libye et l’Algérie. Il y a aussi l’accessibilité de la destination à tous les aéroports européens. Il faut aussi parler d’un atout solide qui est cette richesse culturelle de Djerba qui lui a valu l’inscription sur la liste officielle de l’Unesco. La richesse naturelle n’est pas en reste puisque l’on dénombre trois sites naturels classés Ramsar. C’est vous dire la richesse de l’île sur ce plan. Djerba c’est aussi le fer de lance du tourisme de toutes les destinations du Sud tunisien. Elle a la particularité de créer une mosaïque vers un produit touristique diversifié ; du tourisme balnéaire jusqu’au tourisme saharien en passant par le tourisme des montagnes. Un autre atout et non des moindres est l’aspect de la tolérance ethnique. Il faut savoir que Djerba abrite une cohabitation exceptionnelle des pays du monde entier pratiquant des religions différentes. Tous ces avantages font que la région est l’une des meilleures destinations au monde.
Avez-vous en chiffres les statistiques sur le nombre d’Algériens qui ont séjourné durant l’été 2024 et les statistiques que vous avez prévu pour cette année ?
De manière générale, il y a eu durant l’été 2024, environs 3,8 millions d’Algériens qui ont visité la Tunisie. Nos statistiques indiquent que seuls 8000 touristes algériens ont visité la destination pendant la même période. C’est une demande très faible par rapport au potentiel existant. Il reste beaucoup d’efforts à faire pour les touristes algériens que nous tentons de concrétiser dans l’avenir.
Avez-vous un plan d’action pour un tourisme de masse ?
Nous cherchons à augmenter le flux touristique en consolidant le secteur avec de nouveaux projets encore plus innovants sans oublier les efforts que nous déployons pour l’accessibilité et les prestations hôtelières. Nous avons un fort potentiel dans le domaine managérial qui nous placera à l’avenir comme une destination de référence dans le bassin méditerranéen.
Entretien réalisé par Aziz Kharoum