HibaTayda fait partie de cette nouvelle génération d’écrivains algériens qui veut apporter un plus au paysage littéraire algérien d’expression francophone.
Avec un corpus de six œuvres à son actif, ciblant un public varié allant des jeunes lecteurs aux adultes, son parcours littéraire a pris de la consistance. Ses premiers pas dans le monde de l’écriture se sont concrétisés par la publication de son premier roman en 2015, intitulé «Un slow avec le destin». C’est l’histoire de la femme adulte jeune confrontée à un blocage émotionnelle lié à son passé. «J’aime bien explorer la psychologie humaine, le voyage interne, ce qui nous pousse à changer de trajectoire dans la vie», confie-t-elle.
Vu le succès qu’il a eu, un slow avec le destin a été publié à deux reprises. Après cette première aventure romanesque, l’écrivaine a publié un recueil de poésie intitulé «Papillon de nuit».
Le recueil rassemble une soixantaine de poèmes écrits au fil des années, traitant différentes thématiques. HibaTayda, qui est également enseignante, a consacré une collection de livres pour enfants, intitulée«Daya et Tassadit». Cette série se distingue par son ancrage dans le réel. L’écrivaine propose des situations où les deux personnages sont confrontés à des défis et situations de vie, loin de l’univers magique et des fables d’antan. «L’enfant se reconnaît dans son environnement direct.
Une histoire de superhéros plaira certes à l’enfants mais uniquement sous forme de divertissement. Ces courts récits transmettent des valeurs humaines universelles, des leçons de vie», explique l’écrivaine soulignant ainsi l’importance de la pertinence et de l’identification dans la littérature d’enfance et de jeunesse. Quant à son dernier roman, publié la fin de l’année écoulée, titré «Les cœurs qui s’aiment s’appellent», est un plongeon dans les méandres des hasards de la vie et l’insondable mystère des rencontres.
L’auteur clarifie que ses récits sont loin d’être de simples retranscriptions autobiographiques. «Mes récits ne reflètent pas mes expériences personnelles, mais sont plutôt le fruit de mes réflexions»,précise-t-elle. «J’essaie, humblement, d’apporter quelques réponses aux questions qu’on se pose, des éclaircissements selon ma propre vision du monde.
C’est en essayant d’aider l’autre qu’on finit par se guérir soi-même», a-t-elle ajouté. Par ailleurs, HibaTayda a une vision particulière de la littérature et de l’acte d’écrire. Elle considère que dans la société, un écrivain a le devoir d’apporter sa propre pierre à l’édifice ainsi que d’œuvrer à éveiller les consciences et pousser à la réflexion. Elle fait l’analogie avec la légende du petit colibri racontée par Pierre Rabhi. «Si petit, l’oiseau contribue, à sa mesure, pour éteindre le feu qui ravage la forêt. Chaque goutte d’eau qu’il transporte est un acte de résistance. Ainsi l’écrivain avec les mots et leur pouvoir», conclut-elle.