Le président finlandais Alexander Stubb a annoncé ce vendredi que la Finlande se retirait de la Convention internationale interdisant les mines antipersonnels, une décision motivée selon lui par la menace sécuritaire croissante posée par la Russie. Ce retrait, qui doit être officiellement notifié aux Nations Unies, prendra effet dans un délai de six mois.
Cette décision fait suite à un vote du Parlement finlandais, intervenu en juin, au cours duquel une large majorité d’élus s’est prononcée en faveur de la sortie de la Convention d’Ottawa, que la Finlande avait rejointe en 2012. Dans sa déclaration, Alexander Stubb a affirmé que cette mesure répondait aux besoins de défense du pays dans un contexte sécuritaire « détérioré ».
Bien que la Finlande ne soit pas confrontée à une menace militaire directe, le président a souligné que l’évolution de l’environnement opérationnel exigeait un renforcement des capacités défensives. Il a notamment rappelé que la Finlande partage une frontière de 1340 kilomètres avec la Russie, pays qui n’est pas signataire du traité, et évoqué les méthodes militaires actuellement utilisées par Moscou.
La Convention d’Ottawa interdit à ses membres d’utiliser, de stocker, de fabriquer ou de transférer des mines antipersonnels. Elle impose également la destruction des stocks existants. Malgré son retrait, la Finlande affirme qu’elle ne déploiera pas de mines en temps de paix.
D’autres pays de la région, comme l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie et la Pologne, envisagent également de quitter le traité. Ce mouvement a été critiqué par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qui a appelé les États concernés à renoncer à leur retrait. En juin dernier, il a réaffirmé son engagement en faveur du désarmement humanitaire et annoncé son intention de lancer une campagne mondiale pour renforcer les normes internationales, accélérer l’élimination des mines et promouvoir un monde exempt de ces armes.