Filière agroalimentaire en Algérie : En attente d’une reprise

31/05/2022 mis à jour: 02:00
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Photo : D. R.

De l’avis des représentants d’entreprises rencontrés, les signes d’une reprise ne sont pas encore là, même si l’espoir de lendemains meilleurs est toujours de mise. Pour certains, l’alimentaire a été le moins touché durant la crise sanitaire puisque certaines entreprises ont affirmé avoir maintenu leurs ventes.

Le Salon Djazagro représentant la filière agroalimentaire, qui se tient à Alger du 30 mai au 2 juin 2022, est une opportunité pour prendre le pouls des nombreux opérateurs, locaux et étrangers, quant à une éventuelle reprise dans le secteur, après ces dernières années de crise sanitaire qui ont plombé toutes les activités économiques, tous secteurs confondus.

De l’avis des représentants d’entreprises rencontrés, les signes d’une reprise ne sont pas encore là même si l’espoir de lendemains meilleurs est toujours de mise. Pour certains, l’alimentaire a été le moins touché durant la crise sanitaire puisque certaines entreprises ont affirmé avoir maintenu leurs ventes.

M. Mekhaldi Samy est gérant de la société Meksa Pack, de droit algérien, représentant de sociétés italiennes qui font des machines d’emballage comme les étiqueteuses, des fardeleuses, etc. Avec un parc cumulé de 250 à 300 machines sur le réseau national, notre interlocuteur ne se plaint pas et puisque qu’il a réussi à vendre des machines d’anciens contrats déjà finalisés. «Depuis fin 2021, début 2022, ça commence à bouger de manière intéressante», a-t-il fait remarquer.

Et d’ajouter : «Nous avons, depuis 16 ans déjà, des clients traditionnels qui renouvellent leurs parcs machines. Nous sommes dans le domaine des boissons, un secteur moins touché que les autres, notamment ceux subventionnés. Il n’y a pas beaucoup d’intrants taxés. On est satisfaits pour le moment.»

Moins optimiste, Ricardo Crespi, représentant de la société italienne ILPRA, spécialisée dans les machines pour le conditionnement alimentaire, ne voit, quant à lui, aucun signe de reprise. «Il n’ y a pas encore de signes d’une reprise et nous ne sommes pas les seuls à le croire parmi les entreprises ici présentes. Nous sommes en attente de ce marché important, où il y a un certain pouvoir d’achat», a-t-il asséné.

Pour le représentant de cette société italienne qui a déjà pas mal de clients, surtout dans le domaine laitier (fermier, matinal, pâturage…) en Algérie, son entreprise «souffre beaucoup des restrictions sur les importations au même titre que les opérateurs algériens qui travaillent avec des entreprises étrangères».

Et de citer les difficultés de paiement, même pour transférer des petits montants pour faire des achats courants, ou les problèmes de visas, difficiles à acquérir et souvent avec des durées très courtes, selon ses dires. «Je sais que c’est un équilibre puisque c’est difficile aussi pour l’Algérien de visiter l’Europe, mais il faut dire que dans d’autres pays d’Afrique et du Maghreb, nous n’avons pas toutes ces contraintes», a-t-il relevé, non sans pointer du doigt le système bancaire qui «pose problème».

«Notre marché, à savoir le conditionnement alimentaire, nécessite beaucoup de réactivité puisque les produits n’ont pas une longue durée de vie, et ont des besoins en consommables rapidement», a-t-il indiqué en estimant que les entreprises algériennes «ne sont pas suffisamment évoluées» pour avoir une logistique qui peut prévoir si loin, et répondre rapidement à des pannes et à des besoins en tous genres en pouvant faire ses achats rapidement. «En Algérie, les procédures sont lentes et même parfois aléatoires. Et les entreprises algériennes découvrent à chaque fois des surprises et des mesures nouvelles», a-t-il conclu.

Une entreprises allemande spécialisée dans le domaine de l’agitation, mixage et dispersion et qui vise plusieurs marchés en Algérie dans le secteur agroalimentaire, cosmétique, chimique et pharmaceutique, mais existe essentiellement dans l’agroalimentaire comme les fabrications de sauces, mayonnaises et ketchup. Une entreprise moins touchée ces dernières années par la crise sanitaire mondiale puisqu’elle voit ses ventes se maintenir, selon son représentant.

Elle est par contre touchée par la guerre en Ukraine par des retards dans la livraison, mais «les clients comprennent tout de même», a-t-il relevé. Pour M. Benbachir, «il y a des signes de reprise, puisque beaucoup d’entreprises font de la prospection, entre celles qui veulent faire dans l’extension, comme il y a celles qui veulent produire localement après avoir été dans l’importation.  «C’est grâce aux nouvelles mesures de restrictions aux importations que près de 60% des gens qui nous prospectent et travaillant déjà dans l’importation et veulent produire maintenant localement», a-t-il tenu à souligner.

Logistique et sécurisation des paiements à l’export, taxes et informel sur le marché local sont les contraintes relevées par Benhadji Nasr Eddine, directeur commercial de la Sarl Joktal, filiale d’une multinationale allemande installée en Algérie depuis 2000. Spécialisé dans l’emballage plastique, M. Benhadji a indiqué que son entreprise à l’instar des autres entreprises a fait face à la crise sanitaire grâce à ses produits destinés à l’alimentaire puisque le bâtiment était sinistré. 


 

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