Face à Téhéran : Israël constitue un front avec ses alliés arabes

29/03/2022 mis à jour: 02:04
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Une alliance contre un «ennemi commun», l’Iran. C’est ce qui ressort de la réunion abritée hier à Sde Boker, dans le désert du Néguev au sud d’Israël, entre les chefs de la diplomatie de l’Etat hébreu, des Etats-Unis, d’Israël, d’Egypte, du Maroc, des Emirats arabes unis et de Bahreïn. 

Rencontre consacrée essentiellement à la question de l’accord de 2015, censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique en échange de la levée des sanctions internationales, et que les Occidentaux veulent ressusciter, selon des sources diplomatiques. «(…) Bâtissons une nouvelle architecture basée sur le progrès, la technologie, la tolérance religieuse, la sécurité et le renseignement (...). Cela intimide, dissuade nos ennemis communs, en premier lieu l’Iran», a déclaré le chef de la diplomatie israélienne, Yaïr Lapid, à l’issue des discussions, cité par l’AFP. 

Les Etats-Unis et l’Iran, engagés dans des pourparlers indirects, cherchent à relancer ce pacte qui s'est délité après le retrait unilatéral américain en 2018. En représailles, Téhéran s’est progressivement affranchi des limites imposées à son programme nucléaire. Israël, considéré par les experts comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient, affirme craindre de voir l’Iran profiter de l’accord pour se doter de l’arme nucléaire. L’Iran a toujours démenti chercher à se doter d’une telle bombe. 
 

Réagissant à la rencontre, Téhéran a affirmé que «toute tentative» de normalisation avec l’Etat hébreu constitue «un coup de poignard dans le dos» des Palestiniens. «La terre de Palestine ne sera pas libérée sans la résistance du peuple palestinien et le soutien des nations et gouvernements islamiques», a estimé dans un communiqué le porte-parole des Affaires étrangères iranien, Saïd Khatibzadeh.
 

Les négociations de paix israélo-palestiniennes sont au point mort depuis plusieurs années. Les Palestiniens dans leur ensemble ont fustigé le processus de normalisation avec Israël, estimant que cela ne devrait intervenir qu’après un règlement du conflit israélo-palestinien. Le jour de la rencontre du Néguev, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s’est entretenu avec Abdallah II à Ramallah, en Cisjordanie. M. Abbas, qui a reçu dimanche A. Blinken, a dénoncé la politique de «deux poids deux mesures» des Occidentaux, prompts, selon lui, à invoquer le droit international pour imposer des sanctions à la Russie suite à son intervention en Ukraine, mais pas à Israël pour ses «crimes» dans les Territoires palestiniens occupés. 

En 1994, la Jordanie a conclu la paix avec Israël, 15 ans après l’Egypte, premier pays arabe à signer un tel accord en 1979. 

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