La ruée pour l’acquisition de diverses fournitures scolaires a déjà commencé, ces jours-ci, tout le long des routes et des rues en prévision de la prochaine rentrée scolaire. Une petite virée au niveau des marchés du centre-ville où les étals de fournitures scolaires ont remplacé, il y a quelques jours, ceux des vêtements, nous a permis de constater que les parents préfèrent acheter les articles moins chers au détriment de la qualité.
A travers les quartiers populaires, des jeunes s’improvisent en vendeurs d’articles scolaires en pareille occasion et étalent un large panel d’effets scolaires de différentes marques, couleurs, formes et modèles. Accompagnés de leurs parents, des enfants sillonnent les allées du marché de la place des Martyrs, un endroit réputé pour ses prix «abordables» comparativement à d’autres espaces de la capitale, spécialisés dans la vente d’articles scolaires.
«J’ai consacré un budget de 8000 DA pour les fournitures scolaires de ma fille qui va rejoindre les bancs de l’école pour la première fois. A mon avis, les prix sont relativement élevés par rapport à l’année dernière», explique une mère rencontrée dans ce marché.
En effet, si le choix et les goûts y sont, il n’en est pas de même pour les prix qui varient selon la qualité, a-t-on constaté. Pas bien loin, à Bab El Oued où les fournitures scolaires sont exposées à même le trottoir et s’entremêlent avec les fruits et légumes ainsi qu’autres produits de large consommation, les parents font des aller-retours en quête d’articles à «petits prix», mais à la qualité douteuse.
Une problématique pour laquelle plusieurs associations ont dénoncé la commercialisation de fournitures scolaires non conformes aux normes de sécurité et de santé sur les marchés, comme la pâte à modeler et la gomme. Néanmoins, cela reste la seule alternative qui s’offre à certaines familles à faibles revenus. Rencontré sur place, Rabah, père de cinq enfants scolarisés, se limite à acheter les cahiers dont les prix sont jugés «abordables», variant entre 20 et 120 DA, selon le format.
De l’autre côté, à la rue Larbi Ben M’hidi, au centre d’Alger, un vendeur spécialisé dans les manuels et fournitures scolaires affirme que le budget moyen des articles pour un écolier du primaire s’élève à 4500 DA, le cartable non compris. «Les parents aux moyens revenus, notamment ceux ayant en charge plus d’un enfant scolarisé, ne sont pas en mesure d’assurer les dépenses liées à la scolarisation», souligne ce vendeur. Les marchés improvisés sont censés offrir un large panel à des prix défiant toute concurrence.
Ce n’est pas le cas. Face à cette situation, les parents à faible revenu ne trouvent pas d’alternative. La création des marchés de la Rahma annoncée en ce début de mois d’août par la tutelle du Commerce n’ont toujours pas ouvert. Avec cette équation à plusieurs inconnues, les parents d’élèves préfèrent recourir à ce genre de marchés improvisés. «Cela me permettra de contrôler mon escarcelle», estime un père de famille.