Économie solidaire et dynamiques entrepreneuriales : Les exigences du développement durable

13/02/2025 mis à jour: 00:55
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Mohammed Achir, enseignant-chercheur à l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou

L’adaptation des structures sociales des villages, tout en leur conférant un statut qui concorde avec leurs spécificités, est nécessaire pour aller vers une économie sociale et solidaire génératrice de revenus, a suggéré le docteur Mohammed Achir, enseignant-chercheur à l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou (UMMTO). 

Intervenant dans le cadre des journées d’étude sur le développement durable organisées, depuis mardi, à l’école Insim de Tizi Ouzou, le même universitaire estime également que la modernisation des villages est nécessaire, mais dans une démarche qui vise à préserver le caractère original du patrimoine. «Il y a toute une coordination qui est créée dans les villages grâce à l’intelligence collective (association de femmes, de jeunes, clubs sportifs et les comités de village), mais tous les intervenants travaillent en parfaite harmonie. Et ce, dans l’intérêt commun.  

Une société civile très organisée», a-t-il expliqué avant de citer, à titre illustratif, des exemples de terrain ayant trait à des activités génératrices de revenus. «Il y a des villages qui signent des conventions avec des entreprises pour  vendre le plastique», a-t-il ajouté. Le Dr Achir a, outre, souligné l’importance de régler l’aspect juridique afin de permettre à ces organisations sociales de s’adapter aux exigences institutionnelles. «Il faut un effort d’adaptation», a-t-il soutenu. 

Durant son intervention, le Dr Achir a parlé également de l’expérience d’Achalem, dans la commune d’Ifigha, daïra d’Azazga, à 50 km à l’est de Tizi Ouzou, où la caisse des villages a permis l’achat d’un bus de 32 places qui fait quotidiennement des navettes vers Azazga. Il s’agit, a-t-il précisé, d’un investissement qui a permis de créer quatre postes d’emploi permanents et de générer des ressources pour le comité. Dans le même sillage, le Dr Achir  évoque également l’impact retentissant du concours du village le plus propre qu’organise chaque année l’APW de Tizi Ouzou. Cette compétition environnementale a créé un grand effet d’entraînement chez les citoyens qui se mobilisent pour entreprendre des travaux d’intérêt général pour nettoyer, embellir et préserver leurs villages.  

Dans le même contexte, le professeur Arezki Chenane, enseignant à l’UMMTO, a parlé de l’économie circulaire et de l’entrepreneuriat vert comme  modèles de  diversification économique qui s’inscrivent, ces dernières années, dans le cadre des exigences du développement durable et plus particulièrement dans la protection de l’environnement. Le Pr Chenane a mis en relief les dynamiques entrepreneuriales dans le domaine du développement durable, tout en évoquant  les réalités socioéconomiques et environnementales auxquelles font face aujourd’hui les territoires. Il a, en outre, mis également l’accent sur l’économie de l’usage, de la fonctionnalité et de l’écologie industrielle à travers la réutilisation, la rénovation et le recyclage, car, a-t-il précisé, les déchets deviennent une ressource pour d’autres activités productives. 

L’écologie industrielle

Par ailleurs, le docteur Anis Hamadad, directeur pédagogique de l’université de management du groupe Insim, a relevé que «les changements climatiques, l’épuisement des ressources naturelles, les inégalités croissantes économiques et sociales… sont autant de facteurs qui poussent beaucoup de pays à repenser un nouveau modèle de croissance. Dans ce paysage complexe du développement durable et la diversification économique apparaissent deux piliers essentiels, du moins pour notre pays, pour construire un avenir prospère et résilient. 

Le développement durable n’est pas un effet de mode, mais c’est bien plus qu’un concept et une réalité tangible, tant qu’il s’agit de répondre aux besoins du présent sans compromettre les capacités des générations futures». Notons que ces journées d’étude se sont poursuivies aussi, hier, avec au programme une communication sur la biomasse et la photosynthèse, et une autre sur l’impact du concours Aïssat-Rabah du village le plus propre sur le bien-être du citoyen, animées respectivement par Saïd Makhlouf, professeur en génie mécanique, et Hachimi Radjef, président de la commission santé et protection de l’environnement à l’APW de Tizi Ouzou. 

Un  atelier de valorisation commerciale des produits de l’agriculture et de l’artisanat a été présidé par Abderrahmane Seddiki, enseignant-chercheur à la faculté d’économie de Tizi Ouzou. Safia Cherief, enseignante entrepreneure, a également animé un autre atelier sur «le commerce écoresponsable et équitable».   

Tizi Ouzou
De notre bureau  Hafid Azzouzi  
 

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