Les contingents de Wagner seront réintégrés au sein de son successeur, l’Africa Corps, une autre organisation sous le contrôle du ministère de la Défense russe, ont indiqué, dimanche, à l’AFP des sources diplomatiques et sécuritaires.
Le Russie a indiqué, hier, vouloir renforcer ses liens militaires avec l’Afrique, quelques jours après le départ annoncé du groupe paramilitaire russe Wagner du Mali. «La présence russe en Afrique ne cesse d'augmenter et nous avons l'intention de renforcer notre coopération tous azimuts avec les pays africains», a estimé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien.
«Même si l’accent est placé sur les investissements», cette coopération comprend également «des domaines sensibles liés à la défense et la sécurité», a ajouté M. Peskov, interrogé pour savoir si la présence russe allait rester la même en Afrique après le départ du groupe Wagner du Mali. Le porte-parole du Kremlin n’a pas, en revanche, directement commenté le départ de l’organisation paramilitaire russe du Mali, où elle était présente depuis 2021.
Les contingents de Wagner seront réintégrés au sein de son successeur, l’Africa Corps, une autre organisation sous le contrôle du ministère de la Défense russe, ont indiqué, dimanche, à l’AFP des sources diplomatiques et sécuritaires.
Le groupe paramilitaire contrôlé par le Kremlin avait annoncé, vendredi dernier, son départ de ce pays du Sahel, qui est plongé dans la guerre civile et l’instabilité politique depuis des années. La junte militaire à Bamako, dirigée par le général Assimi Goïta, avait fait appel, en 2021, à Wagner au motif de lutter contre les groupes djihadistes et contre les mouvements de l’Azawad.
L’Algérie, inquiète par la dégradation de la situation sécuritaire au Mali, a affiché, à maintes reprises, son opposition à la présence de mercenaires étrangers au Sahel, et a plaidé pour l’application de l’accord de paix d’Alger pour résoudre la crise malienne.
Alger avait, d’ailleurs, regretté, début 2024, la dénonciation par Bamako de l'accords d’Alger signé en 2015, et avait pointé «le recours à des mercenaires internationaux» par les autorités maliennes. Amar Bendjama, le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, avait aussi appelé, fin août 2024, à «mettre un terme aux violations des armées privées utilisées par certains pays», au lendemain des frappes de drones qui ont fait 21 morts parmi les civils maliens à quelques mètres de la frontière algérienne à Tinzaouatène.
«Ceux qui ont appuyé sur le bouton n’ont de comptes à rendre à aucune partie», avait-il déclaré, réclamant à l’ONU des sanctions contre les auteurs de ces exactions. Fin décembre 2022, le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait affirmé au Figaro que «l’argent que coûte cette présence serait mieux placé et plus utile s’il allait dans le développement au Sahel».